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Genève, je me souviens

Marielle Pinsard. Steeve Juncker

Sous ce titre nostalgique se cache un spectacle sur l'intégration des immigrés en Suisse, organisé par le théâtre genevois de Saint-Gervais.

Ce contenu a été publié le 20 janvier 2004 minutes

Trois soirées orchestrées par la metteuse en scène romande Marielle Pinsard, ont réuni témoins et public du 16 au 18 janvier.

Si vous leur demandez un souvenir ou une image de leurs premiers jours passés à Genève, c'est cet extraordinaire mélange de cultures qui remonte tout de suite à la surface.

Pour les uns, Genève est une «Tour de Babel» où l'on parle plusieurs langues véhiculées par un même signe: l'amitié. Pour les autres, Genève est une dame vénérable, citoyenne de l'ONU. Gardée jalousement par les Suisses, elle semble néanmoins appartenir à la communauté internationale.

Spectacle interactif

Ceux qui ont entendu parler d'elle, qui s'y sont rendus et y ont élu domicile, l'imaginaient comme une ville ayant un statut unique dans le monde. Ceux-là étaient présents le soir du 17 janvier au Théâtre Saint-Gervais où le directeur des lieux Philippe Macasdar, et Marielle Pinsard, metteuse en scène romande, les avaient réunis.

Toute une famille de Chiliens donc (trois générations), établie en Suisse depuis une trentaine d'années, pour échapper à Pinochet, s'était retrouvée ce soir-là autour d'un repas pour un spectacle pas comme les autres.

Un spectacle que l'on pourrait appeler «interactif» car il engage un dialogue entre les faux acteurs sur scène (la famille chilienne en l'occurrence) et le public.

But de l'opération? Donner la parole à des immigrés non européens ayant choisi Genève comme ville d'asile, et confronter leur opinion avec celle des spectateurs.

Effluves d’empanada

Au cœur du spectacle, donc, l'intégration, sujet ô combien vaste, intéressant et belliqueux, décliné en trois soirées uniques (16, 17 et 18 janvier) sous le titre: «Genève, je me souviens». Chaque soirée a rassemblé sur scène de nouveaux témoins venus s'exprimer sur leur vie suisse, et plus particulièrement genevoise.

Ambiance bon enfant, laissant une large place aux effluves d'empanada lors de la rencontre avec les Chiliens. Avec au bout du compte ce constat qui frôle le cliché mais reste inquiétant par sa ténacité: la cassure entre les Romands toujours accueillants et les Alémaniques toujours méfiants face à l'altérité.

Cette expérience d'un spectacle à caractère social, déjà engagée sous une autre formule par Philippe Macasdar en 1995, puis en 1999 à l'occasion de la loi sur l'asile, est à répéter à intervalles réguliers, estime le directeur du Théâtre Saint-Gervais.

Lequel ne limite pas son travail à la révélation de talents artistiques, mais en humaniste convaincu remet le théâtre à sa véritable place: la cité.

swissinfo, Ghania Adamo

En bref

- Sous la houlette de Marielle Pinsard, metteuse en scène, le Théâtre Saint-Gervais, à Genève, a proposé trois soirées sur le thème de l’immigration et de l’intégration.

- «Genève, je me souviens» est un spectacle interactif qui donne la parole au public et aux «témoins».

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