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Fonds en déshérence: un nouvel ouvrage critique la politique américaine

Bill Clinton et Edgar Bronfman (à droite) lors du dîner de gala commémorant l'accord global avec les banques suisses. Keystone

Le Congrès Juif Mondial défend le rôle de Bill Clinton dans l'affaire des fonds en déshérence. Un rôle critiqué par l´auteur américain Angelo Codevilla, qui y voit une affaire de gros sous.

Ce contenu a été publié le 13 octobre 2000 - 21:36

Angelo Codevilla accuse le chef de la Maison Blanche d'avoir accepté de «caricaturer la Suisse», afin de remercier le président du Congrès Juif Mondial (CJM) de ses généreuses contributions à ses campagnes électorales. Mais pour le CJM, l'accusation est irrecevable.

«Un tas de conneries antisémites!». C'est ainsi qu'Elan Steinberg, le porte-parole du CJM, qualifie les accusations formulées par Angelo Codevilla. Pour M. Steinberg, le livre de M. Codevilla n'a qu'un objectif: discréditer Bill Clinton et la communauté juive américaine.

Dans un ouvrage intitulé «Between the Alps and a hard place», Angelo Codevilla accuse Bill Clinton d'avoir orchestré une opération de propagande, afin de peindre la Suisse sous un mauvais jour et faciliter ainsi l'obtention de réparations au titre des avoirs juifs en déshérence.

M. Codevilla affirme que le chef de la Maison Blanche aurait agi de la sorte pour remercier le président du CJM. Selon l'auteur, en effet, Edgar Bronfman aurait été le premier appui financier de la campagne électorale de Bill Clinton en 1996, avec un don de plus d'un million de dollars.

Elan Steinberg rejette en bloc ces accusations. Le porte-parole du CJM indique que Bill Clinton a reçu des contributions beaucoup plus élevées que celle de M. Bronfman. Elan Steinberg note par ailleurs que le livre d'Angelo Codevilla est publié par une maison d'édition de droite qui «se fait le porte-voix d'individus éprouvant une haine pathologique pour M. Clinton».

Interrogé sur la question de savoir comment il définit le rôle de Bill Clinton dans les poursuites en réparation contre la Suisse, le porte-parole du CJM reconnaît que le président américain «a décidé que son Administration soutiendrait complètement cette initiative, pas seulement dans le cas de la Suisse mais dans celui d'autres pays. Le fait que le président du CJM ait recherché l'aide de l'Administration Clinton n'est pas un secret, mais suggérer, comme le fait M. Codevilla, qu'Edgar Bronfman, ou les Juifs en général, contrôlent le gouvernement américain relève de l'antisémitisme», précise Elan Steinberg.

Mais pour Norman Finkelstein, lui-même Juif américain et auteur du livre «L'Industrie de l'Holocauste», le soutien apporté par l'Administration Clinton à la cause des avoirs juifs en déshérence va bien au-delà de la description qui en est faite par M. Steinberg. «Du président au sous-secrétaire au Trésor, l'Administration Clinton a été recrutée par les organisations juives pour extorquer de l'argent aux banques suisses», affirme M. Finkelstein avant d'ajouter: «l'Administration Clinton est aussi responsable de cette extorsion que les organisations juives».

Marie-Christine Bonzom, Washington

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