Fiscalité écologique: pour les Suisses, trop c'est trop
Les citoyens ont donné dimanche un coup d'arrêt aux mesures en faveur de l'environnement. Ils ont refusé de mettre davantage la main au porte-monnaie.
Les Suisses ont donné par le passé de nombreux gages de leur fibre écologiste. Le moratoire sur les centrales nucléaires, l'introduction de taxes sur les déchets ménagers ou encore le transfert des marchandises de la route au rail en sont autant de preuves.
Dimanche pourtant, les trois objets jetant les bases d'une fiscalité écologique n'ont pas trouvé grâce à leurs yeux. Les cris d'alarme des milieux économiques et des partis de droite n'y sont certainement pas pour rien. Ces derniers soulignaient en effet qu'une énergie plus chère pénaliserait l'industrie suisse au niveau international.
Or, si ces arguments économiques ont fait mouche, c'est que le contexte est très défavorable à l'introduction d'une fiscalité écologique. Les Suisses souffrent actuellement de la croissante augmentation des prix du pétrole. A n'en pas douter, une nouvelle hausse des prix, même pour développer les énergies renouvelables, n'a rien de populaire.
Par ailleurs, la Suisse reste marquée par plusieurs années de crise. Du coup, de nombreux citoyens auront estimé que pénaliser l'économie avec une énergie plus chère était un pari trop risqué au moment même où le pays vient de renouer avec une période de croissance. Enfin, les taxes écologiques n'avaient que peu de chance dans une Suisse où la tendance générale est à la baisse d'impôts.
Olivier Pauchard

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