Fan Tchunpi et la modernité européenne
Peintures chinoise et européenne font bon ménage à Genève. Une exposition présente une collection qui fait la synthèse de l'Orient et de l'Occident.
Le titre poétique de la nouvelle exposition aux Collections Baur à Genève, musée réservé aux arts de l'Extrême-Orient, est celui-là même que porte l'ensemble de peintures exposé: «Xiehanglou: le pavillon de l'harmonie conjugale» (à voir jusqu'au 15 septembre).
Cet ensemble a été réuni dans les années trente par un couple chinois. Lettré et homme politique, proche du chef du gouvernement nationaliste Wang Jingwei, Tsen Tsonming a occupé différents postes gouvernementaux, avant de mourir en 1939.
Influence parisienne
Son épouse Fan Tchunpi était peintre. Le couple a étudié en France entre 1912 et 1925, Fan Tchunpi se retrouvant dans la sphère d'influence de l'Ecole de Paris. A son retour dans son pays natal, elle a transmis son savoir aux peintres de l'école de Canton, tout en apprenant elle-même les techniques picturales chinoises.
Les peintures exposées, à commencer par les siennes, opèrent la synthèse entre la manière européenne (les portraits à l'huile de Fan Tchunpi sont proches des portraits d'un quelconque petit maître français, mais doués d'une acuité psychologique teintée d'une réserve très orientale) et la poésie dépouillée de la peinture chinoise traditionnelle.
La seconde partie de l'exposition présente un panorama de la peinture en Chine dans la première moitié du 20e siècle. Les rouleaux de Qi Baishi, Xu Beihong ou Zhang Daquian, «peintures de lettrés», isolent quelques sujets spécifiques: une silhouette courbée sous la pluie, beaucoup de fleurs ou de fruits, des oiseaux.
Chacun de ces sujets, même les choses les plus simples, est en quelque sorte auréolé de poésie, grâce à l'art économe du peintre.
swissinfo/Laurence Chauvy

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