Giacometti et ses «Femmes» à la Tate Modern et à la Biennale
Londres et Venise rendent hommage à Alberto Giacometti. A Londres, une grande exposition à la Tate Modern célèbre le sculpteur et peintre suisse. A Venise, le pavillon helvétique de la Biennale rappelle le lien entre l’artiste et la foire vénitienne, qui ouvre ses portes le 13 mai.
- Deutsch Tate Modern und Biennale ehren Giacometti und seine "Frauen"
- Español Giacometti y sus “mujeres” en el Tate Modern y la Bienal
- Italiano Giacometti e le sue "donne" al Tate Modern e alla Biennale
- عربي أول عرض لأعمال ألبيرتو جياكوميتي في منطقة الخليج
- Pусский Джакометти и его женщины в музее Tate Modern
L’un des plus grands maîtres de l’art du 20e siècle a tissé un fil rouge entre la lagune de Venise et les rives de la Tamise. La Tate Modern a dédié à Alberto Giacometti la plus grande exposition qu’ait connu la capitale britannique au cours des vingt dernières années. Plus de 250 œuvres sont présentées; trois sculptures en bronze, des moules en plâtre, des toiles et des documents inédits de la fondation Alberto et Annette Giacometti.
Le musée d’art moderne le plus visité au monde consacre à Giacometti sa deuxième exposition, depuis celle de 1965. Les œuvres exposées retracent une période de quarante ans; de la «Tête de femme» de 1926 en passant par le portrait de «Caroline» en 1965, le visiteur arrive à la fin de la vie bien remplie de l’artiste, pour terminer avec sa mort en 1966.
On trouve aussi les œuvres qu’il a dédiées à son frère Diego, d’un an son cadet, comme le buste en bronze de 1955 et la peinture à l’huile de 1956. Trônent aussi les sculptures emblématiques qui ont rendu l’artiste grison célèbre dans le monde entier, notamment «L’homme qui pointe» de 1947 et «L’homme qui marche» de 1960.
Les Femmes de Venise à nouveau réunies
L’exposition de la Tate Modern, ouverte jusqu’au 10 septembre, est aussi à ne pas manquer, car – pour la première fois depuis 1956 – sont réunies les six sculptures en plâtre de la série appelée «Femmes de Venise». Alberto Giacometti était particulièrement attaché à cette œuvre, parce qu’elle a servi de moulage pour ses fameuses statues de bronze.
Pendant des années, la Suisse avait tenté de convaincre l’artiste de représenter son pays à la Biennale de Venise, mais pas même son frère Bruno, concepteur du pavillon helvétique de 1952, ne réussit à le convaincre. Alberto Giacommetti avait fini par accepter, décidant toutefois de confier son travail au pavillon français et pas à celui de son pays.
Les plus grands journaux britanniques ont évoqué la présence des Femmes de Venise. «La Tate a réussi un coup formidable», écrit le Financial Times, faisant référence au fait que le musée a réussi à emprunter les six statues à la fondation Alberto et Annette Giacometti.
L’hommage vénitien
La renommée des «Femmes de Venise» est telle que le pavillon suisse à la Biennale de Venise a également choisi de lui rendre hommage. Son exposition a été baptisée «Women of Venice», sous l’impulsion de Philipp Kaiser, conservateur d’art et directeur de la représentation helvétique dans la cité vénitienne. Philipp Kaiser s’interroge sur le rapport d’Alberto Giacometti à la Biennale de Venise pour conférer à la Suisse un rayonnement mondial.
Pour célébrer le maître, le pavillon présente le travail de la sculptrice genevoise Carol Bove, ainsi que celui du duo d’artistes Teresa Hubbard et Alexander Birchler. L’exposition peut être admirée jusqu’au 26 novembre.
Avec ses oeuvres si caractéristiques, Alberto Giacometti est l’un des artistes par excellence du 20e siècle. Une série de sculptures sera présentée pour la première fois depuis 1956 à la Tate Modern de Londres, pour une grande rétrospective dédiée à l’artiste du canton des Grisons.

En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Joignez-vous à la discussion