L'Europe juge la Suisse trop laxiste. Elle n'est donc pas prête de lever son embargo sur les exportations suisses de viande bovine. Le blocus, imposé il y a trois ans pour cause de maladie de la vache folle, est appliqué par neuf des quinze pays de l'UE.

L'Europe juge la Suisse trop laxiste. Elle n'est donc pas prête de lever de sitôt son embargo sur les exportations helvétiques de viande bovine. Le blocus avait été imposé il y a trois ans pour cause de maladie de la vache folle. Il est appliqué, aujourd'hui encore, par neuf des quinze pays de l'Union européenne.

La Suisse estime que l'embargo n'a plus de raison d'être depuis la levée du blocus frappant les exportations de bœuf britannique le 1er août. Berne l'a fait savoir dans un aide-mémoire adressé à la Commission de Bruxelles début septembre. Le gouvernement y compare les mesures prises en Suisse et en Grande-Bretagne pour éradiquer l'encéphalite spongiforme bovine, l'ESB. C'est le nom scientifique de la maladie de la vache folle.

L'analyse démontre que l'ESB est en net recul en Suisse. 25 cas ont été recensés depuis le début de l'année. Au Royaume-Uni en revanche, il devrait encore y en avoir, au bas mot, un bon millier. Pour Berne, la conclusion est évidente : l'embargo sur le bœuf suisse est plus que jamais injustifié.

Mais l'Union européenne se montre encore prudente. Elle reconnaît que les mesures prises par la Confédération et les cantons pour éradiquer l'ESB sont plutôt rassurantes. Une mission d'inspection européenne a pu constater l'efficacité du dispositif en février. Les experts de Bruxelles ont cependant encore décelé des lacunes.

Dans ces conditions, les neuf pays européens qui boudent le bœuf suisse ont décidé de maintenir leur blocus. Il faut dire que les Quinze ont d'autres priorités. La France refuse toujours de lever l'embargo sur la viande bovine britannique. Pas question dès lors de rouvrir ses frontières aux exportations de son petit voisin.

Olivier Thomas

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