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Expo.02, vue de l'intérieur

L’arteplage de Neuchâtel photographié le 22 février dernier. Keystone

La gestation d'Expo.02 n'est pas exactement un long fleuve tranquille, ces derniers mois nous en ont redonné la preuve. Comment se vivent, de l'intérieur, ces contrariétés économiques et médiatiques? L'exemple d'Emmanuel Gétaz.

Ce contenu a été publié le 02 mars 2001 - 11:15

Le fondateur du Cully Jazz Festival s'est engagé corps et âme dans Expo.02 en tant que délégué aux «special events», un secteur dirigé par Daniel Rossellat, son confrère de Nyon. «Ma tête professionnelle est prise entièrement par Expo.02, et mon travail à Cully est totalement bénévole» commente-t-il avant d'ajouter: «L'Expo est un projet gigantesque, comme on en vit qu'une fois dans sa vie».

Sans doute. Mais voilà, régulièrement, de sombres nouvelles semblent venir compromettre sinon l'existence d'Expo.02, en tout cas la dimension de ses intentions.

Ainsi, ces derniers mois, on a assisté au retrait de plusieurs partenaires potentiels de l'Expo: la Fondation Sandoz, puis le sponsor Orange, et last but not least, Swissair, qui malgré son nom et son image de compagnie nationale, a décidé de supprimer la contribution qu'elle avait annoncée: six petits millions de francs.

«Il y a quelques revers, c'est normal, statistiquement, ça ne peut pas être autrement. Mais le projet a déjà généré pour près de 400 millions de francs de sponsoring, issus de l'économie privée... Ce n'est quand même pas par hasard: il faut croire qu'il y a malgré tout quelque chose de beaucoup plus essentiel, de beaucoup plus solide que ce que les journaux et les médias en disent», constate Emmanuel Gétaz.

La presse, en particulier sur les rives du Lac Léman, n'est en effet pas tendre. Ainsi les perturbations récentes ont été récupérées le week-end dernier par l'édition dominicale du quotidien «Le Matin», dont les manchettes claironnaient le long des rues: «Vous ne voulez plus d'Expo.02!» En page 2, on découvrait que derrière cette exclamation féroce, il ne s'agissait pas d'un véritable sondage, mais d'une question, à peine tendancieuse - Faut-il renoncer à Expo.02? - à laquelle 279 lecteurs, oui, 279, avaient répondu.

A propos de ce désintérêt du public - à vérifier - comment Emmanuel Gétaz réagit-il? «Il est très difficile d'enthousiasmer les gens quand on construit les sous-sols d'un grand bâtiment. C'est intéressant d'aller regarder au bord du chantier comment est le trou, mais bon, on ne peut pas enthousiasmer les gens avec ça. Or on en est là. Par contre, maintenant, cela va aller très vite, l'expo va grandir comme un champignon».

«Je ne vais pas dire que l'expo n'a pas fait de grosses erreurs de communication, c'est évident. Il y aura une phase stratégique et extrêmement décisive dans le courant du printemps et de l'été, où on devra parvenir à convaincre que le projet a suffisamment de contenu et d'intérêts pour justifier cet investissement assez extraordinaire, que fait un pays sur quelque chose qui ne laissera aucune trace physique, puisque tout disparaîtra ensuite...».

C'est notamment là que le bât blesse. Si les artistes apprécient souvent la notion d'éphémère, le citoyen courant aime en général que son argent serve à financer du concret. Du solide. Qui tiendra le coup.

La campagne de promotion grand public qui sera lancée le 15 mai devra donc convaincre les Suisses sur deux points. D'abord, qu'ils doivent s'acheter un ticket pour se payer un rêve, fugitif. Ensuite, que le rêve sera beau.

Bernard Léchot

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