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Expo.02: T-U

T comme tradition, qui pour Nelly Wenger renvoie à la nature. swissinfo.ch

L'abécédaire d'Expo.02: T comme tradition, U comme «Un pour tous, tous pour un». Avec Nelly Wenger, Frédéric Hohl et Daniel Rossellat en guise de mousquetaires.

Ce contenu a été publié le 02 janvier 2002 minutes

T comme tradition

Quelle tradition suisse réjouit le plus mes partenaires ès-abécédaire? Frédéric Hohl se dit intéressé par les traditions plutôt champêtres, notamment «les combats de reines... c'est un autre monde, les gens sont extrêmement chaleureux dans ce genre d'ambiance. Et puis en venant de Genève, j'aime beaucoup l'Escalade, évidemment.»

Daniel Rossellat a du respect pour les musiques populaires, les sports traditionnels, même s'il ne s'y reconnaît pas nécessairement. «Il y a des tas de traditions intéressantes. Quand on a une bonne habitude, il n'y a pas de raison de vouloir la casser, il en va de même pour les traditions.»

Mais pour lui, tradition n'implique pas raison: «mais la tradition ne doit pas être un argument du type 'c'est comme ça parce qu'on a toujours fait comme ça': on a peut-être toujours fait faux. La tradition doit évoluer, il faut rappeler que les costumes traditionnels datent de moins de 150 ans, donc qu'ils n'ont pas toujours existé. Les choses sont faites pour évoluer, c'est une erreur de vouloir s'enfermer dans la tradition sous le seul prétexte qu'elle existe et qu'elle est immuable.»

«Est-ce qu'il y a une tradition suisse qui me réjouit?», s'interroge Nelly Wenger. «Ce qui m'a frappée quand je suis arrivée en Suisse, c'est de constater que même chez les citadins, chez les urbains, il reste quelque chose qui n'existe pas à Paris, à Casablanca ou ailleurs: un ancrage très fort à la nature, à la montagne en particulier. C'est quelque chose qui est sain, qui a une valeur.»

U comme «Un pour tous, tous pour un»

Formule célèbre, bien sûr... Mais à part Dumas, qu'évoque-t-elle donc du côté d'Expo.02? «Cela me rappelle à des exigences de solidarité, d'union, pour affronter des problèmes, répond Nelly Wenger. Cela me fait penser qu'on se sent actuellement un peu seuls: il y a une grande aventure européenne qui se poursuit. Moi ça me taraude quand même, cet Euro qui va s'introduire partout... Je me sens un peu faire partie d'une bizarrerie de l'histoire. Etre au cœur de l'Europe et être en dehors de cette grande aventure, ça m'ennuie beaucoup.»

Frédéric Hohl ne pense pas au continent, mais à son bureau: «dans le cadre de l'expo, cela peut me rappeler des problèmes à résoudre, en fin de soirée, alors qu'il ne reste plus beaucoup de monde dans la salle!» Ou la solitude du directeur d'exploitation de fond.

«Cela évoque le côté magique et fascinant d'un projet comme l'a été et l'est le Paléo Festival, commente quant à lui le fondateur de la manifestation. Quand on a une équipe au service d'une passion. Sur un plan politique, on peut penser aux trois Suisses qui se sont unis pour créer quelque chose, un mythe fondateur du pays.»

Pour conclure, Daniel Rossellat en arrive au cas Expo.02: «je retiens donc le côté 'équipe', des gens qui font converger leurs efforts pour réussir quelque chose. Dans le projet Expo.02, on trouve cet esprit dans beaucoup de secteurs. Il y a malheureusement des endroits où c'est moins évident. Certains égoïsmes, certains jeux de pouvoir font qu'on n'atteint pas tout à fait ce but. Peut-être les enjeux sont-ils trop grands, les pressions politiques trop fortes, les budgets trop importants...»

Bien. Mais un détail a échappé à mes trois interlocuteurs: «Tous pour un, un pour tous», c'est la devise officielle de la Suisse. «C'est une belle devise... Peut-être qu'on ne la mentionne pas suffisamment» constate en souriant Daniel Rossellat. «Puisque vous le dites, ça doit être vrai!», rigole Frédéric Hohl. Léger agacement de Nelly Wenger, qui manifestement n'aime pas être prise en défaut: «il faut croire que la Suisse a des devises universelles, alors!»

Alors oui. «Un pour tous, tous pour un»... La devise est inscrite au cœur du Palais fédéral. On peut se demander pourquoi le «Liberté, Egalité, Fraternité» des Français est connu de chaque citoyen de l'Hexagone, alors que nombre de Suisses ignorent jusqu'à l'existence de la devise de leur pays, pourtant aisée à retenir: Dumas l'a prouvé. Alors quoi? Sa forte dimension sociale pose-t-elle un problème dans cette Confédération Helvétique où le quant-à-soi est si souvent de mise?

Bernard Léchot

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