Des spectacles tous azimuts et presque à plein temps pendant cinq mois: les arts vivants... vivent. Même en Suisse.

L'année écoulée a été marquée par Expo.02. Album-souvenir en 12 images étonnantes.

Cargo, Mondial, Yverdôme, Patinoire du Littoral, Tente Centenaire, Theater Mummenschanz, scènes du Rivage, de Meiriez, de la Passerelle, des Galets, des Collines, ou des Etoiles... Le spectacle, à Expo.02, se déclinait en des lieux aux noms évocateurs.

Un dimanche pluvieux et froid. Un jour à se vautrer comme un poulpe devant la télévision, et à regretter ensuite d'avoir bousillé son après-midi.

Ce jour-là, à Morat, autour de la scène du «Théâtre de Gravier», une centaine d'enfants et de parents remplissent les gradins. Emerveillement des premiers, sourire des seconds.

Ambiance de cocon. Chaque spectateur est absorbé par la poésie d'un clown et de sa partenaire acrobate. Dehors, le ciel peut bien se déchaîner, tout le monde s'en moque. La chaleur est intérieure. Et le clown regarde le monde à l'envers.

Coup de projecteur

Etre artiste en Suisse? Pourquoi pas. Si l'on est prêt à soulever des montagnes. Car dans notre pays (et en Suisse romande encore plus qu'en Suisse alémanique), on croit plus aisément aux talents venus d'ailleurs qu'à l'inspiration locale. Le réservoir est trop petit, affirme-t-on volontiers. Et le sentiment d'urgence pas assez puissant, ajoute-t-on.

Expo.02, ce fut 37 expositions. Mais aussi 13'561 spectacles et animations culturelles, proposés sur 25 lieux scéniques différents. Plus précisément, 5961 représentations ont été données dans les espaces ouverts des arteplages et 7600 sur des scènes.

Et 78% des artistes qui se sont produits étaient suisses ou résidents en Suisse. Oui, cela fait du monde.

Loin de nous l'idée de vanter le protectionnisme culturel. Mais l'auto dénigrement qui a longtemps caractérisé la pensée helvétique trouve une sorte de triste apothéose dans le mépris dont témoignent certains à l'égard de la création artistique locale.

Les responsables des 'Events' ont voulu, disent-ils, «jeter un formidable coup de projecteur sur la richesse et la vitalité de la scène suisse». Ils l'ont fait. Ne reste qu'à souhaiter que le public, comme les autorités politiques, auront pris le temps de s'en apercevoir.

swissinfo/Bernard Léchot

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