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Et si la Suisse se refaisait une santé

Le système actuel de l'assurance maladie semble mécontenter tout le monde. Y compris les médecins, qui en 1999 étaient descendus dans les rues de Genève. Keystone Archive

Les propositions de modification de la LAMal sont multiples. Parmi elles, certains préconisent un changement radical du système. La preuve par trois.

Ce contenu a été publié le 08 mai 2002 minutes

Et si nous cotisions tous à la même assurance-maladie, comme cela se fait chez nos voisins européens? Mardi, dans le canton de Vaud, le POP a déposé une initiative populaire qui préconise cette solution.

En fait, l'idée ne date pas d'hier. Elle a notamment été débattue dans le canton de Genève. Au niveau fédéral, le conseiller national Josef Zisyadis, également Popiste vaudois, a d'ailleurs déjà déposé une initiative parlementaire allant dans ce sens.

Dans leur bataille pour une assurance unique et publique, les Popistes vaudois peuvent compter sur le soutien des Verts et des Socialistes. Mais à droite, cette proposition fait beaucoup moins d'émules.

Santésuisse y est également opposée. Etude à l'appui, l'organisation faîtière des assureurs-maladie insiste sur la nécessité de maintenir la concurrence dans ce secteur.

Augmenter la concurrence

Bref, selon la gauche l'Etat doit réguler ce secteur, au nom de l'égalité d'accès aux soins. Alors que pour la droite, le marché doit établir les critères de régulation.

Mais à droite aussi, certains politiciens proposent un changement radical. Ainsi, l'UDC prépare actuellement une initiative populaire qui vise à baisser les primes d'assurance-maladie.

«La situation est grave, explique le porte-parole de la formation, Yves Bichsel. Elle demande des mesures fondamentales qui touchent le système dans sa totalité.»

Le texte de l'UDC, qui n'est pas définitif, préconise la suppression de l'obligation de contracter, un allégement du catalogue des prestations de base et une clarification des flux financiers.

Le tabou fédéraliste

Autre spécialiste de la question, le parlementaire Stéphane Rossini (S/VS) montre une autre carence du système actuel: le fédéralisme. «La santé relève de la compétence des cantons, explique le Socialiste. Il faut simplifier ce système complexe, dans lequel interviennent 26 cantons et une centaine de caisses.» Une véritable réforme structurelle.

Ces propositions radicales démontrent l'ampleur des difficultés rencontrées par notre système de santé. Pour preuve, l'annonce, faite par la Supra la semaine dernière, d'une hausse exceptionnelle de ses primes en cours d'année.

Autre exemple: dans son édition de mardi, le quotidien alémanique Blick annonçait déjà une hausse des primes de 12% pour l'an prochain. En fait, ce chiffre doit être sujet à caution, puisque même Santésuisse n'a pas encore effectué ses premières estimations. Mais les coûts de la santé n'ayant pas diminué, les primes devraient à nouveau augmenter.

Plusieurs rendez-vous

Face à cette situation, d'autres politiciens seront-ils tentés par des solutions radicales? La révision de la LAMal est actuellement en discussion. La Commission du Conseil national planchera sur la question en juin. Et devra étudier plus de 80 propositions!

Mais auparavant, le Conseil fédéral se penchera une nouvelle fois au chevet de ce dossier. Il débattra de la question les 22 et 23 mai prochain, à l'occasion d'une séance spéciale.

swissinfo/Caroline Zuercher

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