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Enseignement du français: les Romands minimisent la menace zurichoise

Les enfants, eux, qu'ils soient Romands ou Alémaniques, préfèrent en général l'anglais. Keystone

«Je mets en garde les Romands: ne provoquez pas une guerre linguistique que vous risquez de perdre.» Dans une interview de L´Hebdo, Ernst Buschor, patron de l´Instruction publique à Zurich, menace les francophones.

Ce contenu a été publié le 07 septembre 2000 - 22:13

La position du patron de l'Instruction publique à Zurich est claire: il faut laisser aux cantons le libre choix de la première langue étrangère enseignée à l'école, en l'occurrence le français ou l'anglais. Les Romands, eux, ne le veulent pas car ils savent que les Alémaniques privilégieront l'anglais.

«Je ne suis pas surpris: cette position est connue, et a le mérite de la clarté, réagit Jean-François Lovey, chef du service de l'enseignement pour le canton du Valais. C'est provocateur, dans le sens où cela appelle à la réflexion, au débat, peut-être à la controverse.» Mais les Romands refusent de parler d'une bataille avec les Alémaniques. La preuve? Les cantons de Berne, Soleure et Bâle partagent la position «francophone».

Reste que les avis divergent. Le débat reprendra en novembre, lors de la prochaine session plénière de la Conférence des directeurs cantonaux de l'Instruction publique. «Nous pensons qu'il y a encore un espoir de dialogue», estime Jean-François Lovey. Et si ce n'était pas le cas? «Il y aurait le risque que l'autorité fédérale s'en mêle», répond Augustin Macheret, conseiller d'Etat fribourgeois, en charge de l'Instruction publique.

Le coeur du problème est bien de savoir quel rôle la Confédération va jouer. Ernst Buschor est clair: si Berne veut intervenir, il faudra changer la constitution, et donc passer par le vote populaire. Or, ce vote entraînerait une vaste bataille que les Romands risqueraient de perdre.

Côté romand, on ne partage pas cet avis: tout espoir n'est pas perdu. Et Jean-François Lovey de faire son calcul: Bâle, Berne, Soleure ainsi que les cantons latins veulent privilégier les langues nationales... «Nous avons quand même de notre côté presque une moitié de la Suisse.»

«Je ne suis absolument pas convaincu que nous allons perdre sur ce terrain; nous devons mener un débat», surenchérit Jean-François Steiert, en passe de devenir le collaborateur de Francine Jeanprêtre, cheffe du département de la formation et de la jeunesse vaudois.

Caroline Zuercher

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