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Enchères UMTS: des milliards et des soucis pour les opérateurs

L’arrivée de l’UMTS est prévue entre 2002 et 2005. Keystone

Les enchères sur les concessions de téléphonie mobile de la 3ème génération démarrent lundi en Suisse. Les montants misés ne devraient pas atteindre les sommets enregistrés en Allemagne ou en Angleterre, mais l´enjeu se chiffre tout de même en milliards.

Ce contenu a été publié le 09 novembre 2000 - 20:12

Officiellement, UMTS signifie universal mobile telecommunication system. Mais certains confrères de la presse économique ont prestement détourné l'acronyme en «Unlimited money to spend», pour «sommes illimitées à dépenser».

En moins d'une année, les géants des télécoms de toute l'Europe ont posé plus de 200 milliards de francs suisses sur la table pour être les premiers à offrir une technologie qui n'existe pas encore.

Les sommets ont été atteints en Allemagne et en Angleterre, où les licences se sont vendues à un prix correspondant à 1000 francs par habitant de l'île. Après de tels excès - qui ont pris même les vainqueurs par surprise -, les prix ont rapidement chuté. En Autriche par exemple, ils n'ont de loin pas atteint les prévisions.

C'est que les opérateurs doivent maintenant être prudents. L'UMTS promet certes monts et merveilles - soit pratiquement un ordinateur de poche permettant d'aller chercher jusqu'à la vidéo sur l'Internet - mais techniquement et commercialement, tout reste à faire. Il faudra ériger des milliers d'antennes, tester et développer les produits et séduire une clientèle que l'on ne pourra certainement pas appâter avec des téléphones gratuits, puisque le prix du portable promet de prendre l'ascenseur.

Autant dire que les investissements seront colossaux. A la direction de protelecom - l'organisme faîtier de la branche en Suisse - Jean Wilhelm parle prudemment de centaines de millions de francs. Mais certains n'hésitent pas à avancer que les opérateurs y laisseront des sommes équivalentes à celles déjà payées pour les licences.

Le marché suisse n'en est pas moins très convoité. Les Helvètes sont en effet parmi les plus fervents adeptes du portable au monde (68 pour cent en possèdent au moins un) et leur pouvoir d'achat est élevé. La caisse fédérale s'attend à des rentrées de quatre milliards pour les quatre licences, mais les analystes bancaires donnent une fourchette de 1,5 à 1,7 milliard par licence.

Avec leurs nouveaux alliés Vodafone et France Télécom, Swisscom et Orange sont en pole-position pour au moins deux licences, tandis que les autres devraient être disputées entre diAx et les six autres candidats en lice.

Reste qu'en choisissant la formule de la vente aux enchères, la Suisse s'attire les foudres de ceux qui lui préfèrent celle dite du «concours de beauté». Et de citer l'exemple de la Finlande, pays de référence en matière de téléphonie mobile, qui a choisi d'offrir ses licences aux opérateurs qui présentaient les meilleures garanties techniques et commerciales. Une formule également adoptée - parfois avec paiement de droits d'entrée - par la Suède, l'Espagne, le Portugal et la France.

Ces critiques ne désarment pas le président de la Commission fédérale de la communication. «On est un peu schizophrène dans ce pays. Au printemps, tout le monde nous reprochait de ne pas avoir choisi le concours de beauté, et maintenant, on nous critique déjà parce que les enchères ne vont pas rapporter assez», s'amuse Fulvio Caccia.

Pour le Tessinois, la vente aux enchères est une solution logique, du moins si l'on admet que les opérateurs vont rester raisonnables, surtout après les excès enregistrés en Allemagne et en Angleterre.

L'arrivée de l'UMTS est prévue entre 2002 et 2005. Faudra-t-il pour autant jeter son Natel D à la poubelle? Fulvio Caccia n'en est pas du tout persuadé.

Les licences actuelles sont valables jusqu'en 2007 et le standard GPRS (sorte du super-GSM, avec un accès bien plus rapide à l'internet via le wap) devrait donner un nouveau souffle au portable classique. Et ce d'autant qu'il faudra des années avant que le réseau UMTS couvre l'ensemble du pays.

Marc-André Miserez

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