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En Suisse, les banques jouent profil bas

La Paradeplatz de Zurich, siège des grandes banques. On y cultive toujours la discrétion. Keystone Archive

Alors que la justice luxembourgeoise a reconnu qu'il n'était pas illégal de posséder un compte " non publié " à la chambre de compensation Clearstream, les établissements financiers de Suisse préfèrent se montrer discrets. La plupart n'ont pas souhaité répondre au questionnaire envoyé par swissinfo.

Ce contenu a été publié le 11 août 2001

En juillet dernier, le parquet luxembourgeois a reconnu qu'il n'existait pas de manipulation systématique des comptes chez Clearstream. Pour répondre à un confort personnel, demandé par certaines banques à l'écoute de leurs clients, des établissements financiers préfèrent s'abriter derrière des comptes " non publiés ". Mais apparemment, cette pratique un peu particulière semble gêner les établissements financiers établis en Suisse.

Swissinfo a pu se procurer le listing des comptes non publiés chez Clearstream au premier semestre 2000. Un document qui n'a pas été utilisé dans le livre " Révélation$ ", publié en France en février dernier, et consacré aux coulisses de la finance internationale. " La Suisse compte alors beaucoup plus de comptes non référencés que les autres pays, paradis fiscaux compris ", souligne un proche du dossier.

En effet, alors qu'en 1995, la Confédération n'arrivait qu'en huitième position avec 36 comptes non publiés, en 2000, elle en aligne 233. Plus significatif encore, ces comptes non publiés appartiennent dans 80 cas à des clients qui sont eux-mêmes non référencés !

En d'autres termes, l'UBS possédait l'année dernière 19 comptes non publiés. Mais rien d'extraordinaire, ces comptes non publiés peuvent fort bien être des sous-comptes de comptes publiés. En revanche, la situation est nettement plus complexe lorsque des comptes non publiés ne sont rattachés à aucun compte publié.

Silence... ou langue de bois

Fort de cette liste de 397 comptes, swissinfo a posé des questions à une dizaine d'établissements financiers qui semblaient privilégier l'opacité. Quatre seulement ont accepté de nous répondre, en utilisant en général la langue de bois. L'un d'entre eux a même affirmé qu'il ignorait absolument tout de l'existence de Clearstream, alors que son nom apparaît clairement sous les numéros 81068 et 81357 de cette société luxembourgeoise.

Outre le Crédit des Bergues, déjà signalé en 1995, et cité cette fois à trois reprises, le listing 2000 contient notamment Rivunion, la banque d'Elf, la Banque cantonale de Genève, Anker Bank, la Banque de Dépôts et Gestion, ou encore la société Valmet, qui n'est pas une banque, et dont le nom a été évoqué avec insistance dans les affaires russes.

Ian Hamel

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