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«La Suisse a intérêt à laisser négocier la Grande-Bretagne auprès de l'UE»

L'ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey juge que le Brexit est «une bonne nouvelle pour la Suisse.» Keystone

La Suisse doit observer comment le Royaume-Uni va négocier sa sortie de l'Union européenne avant de régler ses propres relations avec Bruxelles, estime l'ex-conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey sur la RTS.

Ce contenu a été publié le 22 août 2016 minutes
swissinfo.ch avec la RTS

Les relations entre la Suisse et l'Union européenne se sont encore compliquées depuis le vote sur le Brexit en juin. Pour l'ancienne ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey, interrogée lundi dans le Journal du Matin de la RTS, Berne devrait adopter une posture de «wait and see» (attendons de voir, ndlr).

La Grande-Bretagne comme «chasse-neige»

Dans la foulée du Brexit, l'ex-présidente de la Confédération avait d'ailleurs conseillé au Conseil fédéral de ne pas se précipiter à Bruxelles pour négocier «les accords institutionnels et sur la libre-circulation, qui sont loin de répondre aux attentes.»

Pour Micheline Calmy-Rey, «la Suisse a tout intérêt à laisser négocier la Grande-Bretagne» qui va «jouer un rôle de chasse-neige». «L'Union européenne pousse la Suisse à un accord rapide afin de montrer à la Grande-Bretagne ce qui se passe lorsque l'on est un Etat-tiers», estime la Genevoise.

Or, Londres «a des leviers de négociation plus importants que la Suisse (...) et je vois mal qu'on lui retire tous ses droits de décision, l'UE en perdrait en poids et en crédibilité».

Trouver un «consensus intérieur»

Mais que faire alors dans la période «d'attente»? «On ne va pas rester passifs. La Suisse devra trouver une stratégie face à l'UE, un consensus intérieur, et celui-ci est aux mains du Parlement. Nous devrons adopter le protocole sur la Croatie et une série de mesures domestiques, qui permettraient de gagner le vote du peuple, car il y en aura sûrement un», ajoute Micheline Calmy-Rey.

Avant le vote britannique, la socialiste avait jugé qu'un Brexit serait «une bonne nouvelle pour la Suisse.» Elle a maintenu lundi ses propos. «Dans la réalité, je vois deux pays dans la même situation, qui devront suivre une voie analogue pour négocier leurs relations avec l'UE.»

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