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Migros vise aussi la gestion de patrimoine

La Banque Migros vise désormais aussi les grosses fortunes. Keystone

La Banque Migros propose dès jeudi un service haut de gamme «Premium Banking». Il est destiné à ses clients dont le patrimoine dépasse 250'000 francs.

Ce contenu a été publié le 19 janvier 2006

Après les banques cantonales et Raiffeisen, la Banque Migros part à la conquête des clients aisés, un marché plus rémunérateur que la gestion du compte de Monsieur tout-le-monde.

Dans l'esprit du public, il y avait très globalement trois sortes de banques en Suisse. Les banques privées qui n'accueillent que des clients fortunés. Les grandes banques universelles, comme l'UBS et le Credit Suisse, ouvertes à tous. Enfin, les autres établissements, plus tournés vers la classe moyenne, comme Raiffeisen, Migros et les banques cantonales.

Une petite révolution

Ce n'est plus vrai. L'établissement, filiale du numéro un du commerce de détail, se lance dans la gestion de patrimoine.

Ce service spécialisé développé par Migros s'adresse aux clients possédant un patrimoine de 250'000 francs ou dont le volume hypothécaire est de 500'000 francs. Cela représente 24'100 clients.

«Premium Banking» est une petite révolution. En effet, la banque Migros, fondée en 1958, s'est surtout imposée sur le marché des taux hypothécaires (20,026 milliards de francs en 2005).

Ses 710'000 clients, souvent d'origine modeste, apprécient surtout la modicité de ses frais. En lorgnant vers une clientèle plus aisée, l'établissement ne risque-t-il pas d'ébranler son image de banque populaire?

Migros ne fait que suivre le chemin pris par l'union suisse des banques Raiffeisen, le numéro 3 du secteur bancaire en Suisse avec 2,5 millions de clients, et par les banques cantonales.

Bonne santé de la Bourse

Les clients que l'on appelle «affluents», ceux qui disposent d'un patrimoine supérieur à 100 ou 200'000 francs rapportent tout simplement beaucoup plus d'argent que les revenus modestes. La bonne santé actuelle de la Bourse suisse permet des opérations juteuses.

Raiffeisen (qui gère 82,7 milliards de francs pour ses clients) descend même bien en dessous de la barre des 250'000 francs. «A partir de 50'000 francs, un client peut se voir proposer un mandat de gestion plus personnalisé», souligne Philippe Thévoz, responsable des relations publiques de la banque Raiffeisen à Lausanne.

La Banque cantonale de Genève est aussi active dans la gestion de patrimoine. Son mandat «BCGE Best of», par exemple, est accessible dès 100'000 francs «afin d'offrir une gestion de haute qualité à des portefeuilles de taille modeste», assure Blaise Goetschin, président de la direction générale.

Partenariat entre Raiffeisen et Vontobel

Ces nouveaux venus dans la gestion de fortune parviendront-ils à piquer des clients aux spécialistes implantés sur la place de Genève ou de Zurich depuis fort longtemps?

«La question est de savoir si Migros va offrir véritablement du "private banking"», s'interroge Tibor Luka de BlueCap, une société spécialisée dans la gestion indépendante de patrimoine.

En d'autres termes, il ne s'agit pas seulement de proposer un accueil personnalisé et chaleureux à la clientèle aisée. Il faut aussi lui offrir de bons produits financiers.

«La Banque Migros possède une dizaine de fonds de placements, mais ils ne sont pas considérés comme les plus performants», constate Roland Bron, directeur de VermögensZentrum, spécialisée dans le conseil en placements.

«Notre mandat de gestion "BCGE Best Of" ne contient pas de fonds "maison", il est basé uniquement sur la sélection des meilleurs fonds de placement», assure Nicolas de Saussure, de la BCGE.

De leurs côtés, les Banques Raiffeisen ont développé un partenariat avec la Banque Vontobel en matière de placements et de gestion de fortune.

swissinfo, Ian Hamel

Faits

Leaders mondiaux du «private banking»:
UBS 1295 milliards de dollars sous gestion
Merrill Lynch 1030 milliards
Credit Suisse 529 milliards
JP Morgan 304 milliards
Deutsche Bank 195 milliards

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En bref

- La Banque Migros a ouvert son premier guichet à Zurich en 1958.

- Depuis cette date, ses affaires n'ont cessé de se développer.

- L'an dernier, elle a d'ailleurs réalisé un nouveau résultat record.

- Son bénéfice net a progressé de 5% à 87 millions de francs.

- Le résultat provenant des opérations de négoce a pour sa part profité de la hausse des actions boursières. Il a bondi de 49% à 52 millions.

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