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L'OMC progresse sur le dossier agricole

La Suisse ne veut pas libéraliser son agriculture à n'importe quel prix. Landi

La réunion ministérielle de l'OMC en Chine a permis des avancées sur le volet agricole des négociations lancées à Doha en 2001.

Ce contenu a été publié le 13 juillet 2005

Mais, selon l’ambassadeur Luzius Wasescha, les négociateurs suisses regrettent le statut quo pour les produits industriels.

Réunis mardi et mercredi dans la ville chinoise de Dalian, les 32 ministres du commerce (dont le ministre suisse de l’économie Joseph Deiss) ont adopté une proposition du G20, un groupe constitué de pays émergents et exportateurs agricoles.

Cette option définit un cadre permettant de négocier une baisse des droits de douane pour les produits agricoles, un des sujets les plus litigieux entre pays du Nord et du Sud.

La proposition a été soutenue par les Etats-Unis et l'Union européenne. Elle devrait permettre aux techniciens de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de travailler sur les modalités concrètes d'une libéralisation du secteur.

Le secrétaire général de l'OMC estime toutefois que cette avancée n’est pas suffisante. Supachai Panitchpakdi appelle donc à un sursaut pour assurer le succès du cycle de Doha qui doit permettre d’accentuer et d’organiser la libéralisation du commerce international.

«Des progrès sont réalisés dans certains domaines, mais, quant à savoir s'ils seront suffisants pour garantir le succès du programme de travail d'ici à la conférence ministérielle en décembre à Hong Kong, c'est une autre affaire», estime l’ancien ministre thaïlandais.

«La proposition du G20 est très constructive et elle a permis un certain dynamisme, mais elle n'a pas permis d'avancée sur tous les sujets», renchérit le porte-parole de l'OMC, Keith Rockwell.

Questions industrielles figées

Concrétement, le G20 a proposé une «formule» de réduction des droits de douane moins sévère pour les pays développés que pour les pays en développement, dont les tarifs douaniers maximums pourraient atteindre un plafond de 150 %, contre 100 % pour les pays riches.

Les ministres présents à Dalian se sont montrés dans l'ensemble satisfaits de cette proposition.

Cela dit, les négociateurs suisses ont souligné le statu quo sur les questions industrielles. «Il y a une avancée dans le domaine agricole, mais qui n'est pas suivie dans le domaine industriel», relève Luzius Wasescha, délégué du Conseil fédéral aux accords commerciaux.

Dans ce dossier, Luzius Wasescha critique notamment le Brésil, l'Inde et l'Argentine qui veulent une formule à la fois peu contraignante et flexible .

Selon le chef des négociateurs suisses, deux courants s’affrontent sur ces questions. «Les exportateurs agricoles croient qu’ils peuvent imposer une libéralisation radicale de l’agriculture, alors que des pays comme la Suisse, le Japon ou l’Union européenne défendent un modèle multifonctionnel de l’agriculture et un processus progressif de libéralisation », explique Luzius Wasescha.

Et de préciser que la Suisse cherche à maintenir une voie équilibrée entre les engagements pris à l’OMC et le processus de réforme interne de l’agriculture suisse.

«Si les exportateurs agricoles poussent trop loin leurs exigences, nous n’aurons pas une majorité – en Suisse – en faveur de la réforme de l’agriculture, souligne Luzius Wasescha. Au final, les exportateurs agricoles obtiendront donc moins que s’ils font preuve de flexibilité. Malheureusement, ces pays ne l’ont pas encore compris. »

Concessions des deux côtés

De son coté, Joseph Deiss insiste sur l’importance des autres domaines. «Les améliorations d'accès au marché intéressent tous les pays», souligne le ministre suisse de l’économie. En effet, 90 % des produits commercialisés dans le monde sont des produits industriels, contre 10 % de produits agricoles. Sur ces 90 %, environ la moitié est déjà en commerce entre les pays en développement.

«Nous sommes prêts à faire des concessions dans le domaine agricole, mais cela ne se justifiera que si nous obtenons des contreparties dans d'autres domaines», avertit Joseph Deiss, faisant allusion aux produits industriels, aux services et aux instruments de facilitation du commerce.

swissinfo et les agences

Faits

Lancé en novembre 2001, le cycle de Doha devait se conclure en 2004.

Mais le processus a buté sur l’échec de la conférence ministerielle de Cancun en septembre 2003.

Les membres de l’OMC espèrent maintenant aboutir à la fin de l’année prochaine.

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En bref

Joseph Deiss, accompagné d’une délégation économique, commence sa visite officielle en Chine le 14 juillet.

A Pékin, il rencontrera le vice-premier ministre Zeng Peiyan, le ministre du Commerce Bo Xilai, le vice-ministre de la Commission nationale du développement et des réformes Zhu Zhikin et le maire, Wang Qisham.

A Shanghaï, le ministre de l’économie rencontrera les autorités locales et visitera des entreprises.

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