C'est le retour du printemps pour les consommateurs
Le climat de consommation est au plus haut depuis cinq ans en Suisse. L'optimisme des ménages a progressé pour le second trimestre consécutif.
Encore sceptiques sur le redémarrage de l'économie à la fin de l'année dernière, les Suisses ont changé d'avis. Les chiffres de l'emploi y sont pour quelque chose.
L'indice du climat de consommation du Secrétariat d'Etat à l'économie (seco) a grimpé à +7 points en avril, contre +2 en janvier et encore -15 en octobre dernier, ressort-il d'un communiqué publié jeudi.
Son record remonte à janvier 2001, à +25.
Le sondage est mené auprès de 1100 ménages tous les trois mois depuis près de 35 ans.
Au niveau actuel, l'indice est «nettement en dessus» de sa moyenne pluriannuelle, laquelle est de -9, commente le seco.
La perception qu'a la population de la conjoncture se met désormais au diapason des statistiques portant sur la croissance.
Cette dernière a clairement redémarré depuis le milieu de l'an dernier, mais les enquêtes montraient que l'automne dernier encore, les gens restaient sceptiques quant à la réalité du phénomène.
Fort impact du marché de l'emploi
La rapide décrue du chômage à 3,5% en avril contre 3,9% en janvier a visiblement convaincu.
Lundi, le directeur en charge du marché du travail au seco, Jean-Luc Nordmann, indiquait ainsi que la baisse du nombre de chômeurs constatée sur le dernier mois sous revue avait été la plus élevée depuis 1999.
«Les consommateurs réagissent très vite, observe Bruno Parnisari, économiste au seco. Ils ressentent les effets positifs du marché du travail dans leur propre famille et leur entourage, ils connaissent des gens qui ont trouvé un poste».
Ce n'est toutefois pas encore l'euphorie. La moyenne de ce sous-indice est à -53, souligne l'économiste. En avril, il s'est arrêté à -72 points, contre -88 en janvier et -100 en novembre.
«Tant qu'il ne repasse pas sur la moyenne de long terme, on peut dire que l'insécurité concernant l'emploi diminue, ce n'est que lorsqu'il sera au-dessus que l'on pourra parler d'amélioration de la sécurité», remarque Bruno Parnisari. Si la tendance se poursuit, cela pourrait être très prochainement.
Encore un peu de retenue
Le sous-indice mesurant l'appréciation du développement économique au cours des douze derniers mois est celui qui a le plus progressé ce printemps (-33 en novembre, 0 en janvier, +15 en avril).
L'évaluation future de la conjoncture est, quant à elle, légèrement moins bonne (+19 en avril contre +25 en janvier), tout en restant largement positive.
Cette dernière observation fait logiquement dire aux sondés qu'ils ne sont pas beaucoup plus disposés ce printemps qu'en début d'année à se lancer dans de gros achats, comme des meubles ou des voitures.
Mais les statistiques portant sur le commerce de voitures tendent à démentir cette retenue. Au premier trimestre de cette année, les ventes ont bondi de 6,3%.
Et, dans le commerce de détail dans son ensemble, les chiffres d'affaires ont progressé de 1,5% sur janvier et février.
swissinfo et les agences
En bref
- Avec les exportations, la consommation est l'un des moteurs essentiels de croissance du Produit intérieur brut suisse.
- En Suisse, la conjoncture absorbe souvent les exportations d'abord, le marché mondial réagissant plus rapidement que le marché intérieur.
- Les effets positifs engendrés par les salaires dans les branches d'exportation se répercutent aussi par la suite à l'intérieur du pays et influent sur la conjoncture.
- Le seco mène un sondage auprès de 1100 ménages tous les trois mois depuis près de 35 ans.
- Celui d'avril est le deuxième de cette année.

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