Après avoir formulé certaines réserves cet automne sur la santé économique de la Suisse, l'Union suisse du commerce et de l'industrie se départit définitivement de son pessimisme. Le Vorort s'attend à une croissance proche de 2 pour cent cette année.

Après avoir encore formulé certaines réserves cet automne sur la santé économique de la Suisse, l'Union suisse du commerce et de l'industrie se départit définitivement de son pessimisme. Le Vorort s'attend à une croissance proche de 2 pour cent cette année.

L’horizon semble bien dégagé. L'économie suisse est en passe d’afficher une belle santé. A de rares exceptions près, la croissance devrait se poursuivre cette année aussi bien pour les industries d'exportation que pour le marché intérieur. Dans son dernier rapport, l'Union suisse du commerce et de l'industrie (Vorort) se départit définitivement de son pessimisme, manifesté cet automne au travers de certaines réserves. L'économie helvétique «est clairement sur le chemin de la croissance», affirme l'organisation faîtière.

Globalement, le contexte mondial connaît un essor certain. L'expansion attendue en Europe continentale, notamment, favorisera celle de la Suisse. Seules quelques incertitudes subsistent, liées entre autres au déficit américain et à l'évolution contrastée du Japon, à l'instabilité des marchés financiers ou encore aux problèmes structurels des pays seuils.

En décembre, l'organisation faîtière tablait pour cette année sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) suisse comprise entre 1,8 et 2,2 pour cent. Rudolf Walser, membre de la direction du Vorort, estime que l’on peut anticiper la tendance et prévoir que la hausse devrait plutôt se situer aux alentours des 2,2 pour cent.

Plusieurs indices viennent étayer ces prévisions optimistes. Le commerce extérieur notamment se montre particulièrement vigoureux. Les exportations se sont ainsi accrues en valeur de 7,4 pour cent en janvier.

En dépit d'un recul par rapport au 4e trimestre 1999, la stabilité des prix en Suisse et les innovations des entreprises devraient pousser à la hausse les exportations. Seule l'industrie textile peine encore. Dans le même temps, les importations ont progressé de 19,2 pour cent.

Dans le secteur de l'hôtellerie, la saison d'hiver s'est jusque-là bien déroulée. Le nombre de nuitées a progressé cette année, tant pour les clients suisses que pour les clients étrangers. Le redressement économique se répercute également sur la consommation des ménages. En valeur nominale, les chiffres d'affaires du commerce de détail affichent par rapport à l'an passé une progression de 2,9 pour cent en janvier et de 3,3 pour cent en décembre. Les dépenses d'investissement se poursuivent pour la 6e année consécutive.

Enfin, la construction semble remonter la pente, après des années de restructuration. Les investissements dans le bâtiment ont progressé de 1,5 pour cent en termes réels l'an passé (chiffres provisoires), contre 0,4 pour cent une année plus tôt.

Pour consolider ces perspectives de croissance, le Vorort plaide en faveur de réformes économiques aussi bien dans le domaine des institutions sociales que dans celui de la politique énergétique. «Le plus urgent, c’est la réforme du système fiscal pour rendre la Suisse compétitive au plan mondial, souligne Rudolf Walser. Le Conseil fédéral a déjà présenté il y a une semaine un premier paquet.»

L'organisation apporte une fois de plus son appui à la nouvelle politique monétaire de la Banque nationale suisse (BNS). L'institut d'émission fait désormais de la stabilité des prix son objectif au détriment de la croissance de la masse monétaire.

Jugurtha Aït-Ahmed

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