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Pourquoi les travailleurs suisses descendent si peu dans la rue

Novembre 2016: les enseignants neuchâtelois se mettent en grève pour exiger de meilleures conditions de travail. Un événement plutôt rare en Suisse. Keystone

Le marché du travail suisse reste un havre de paix. Seuls les Autrichiens font aussi peu la grève que les Helvètes, comme le montre une comparaison internationale d'un institut de recherche allemand.

Ce contenu a été publié le 20 mars 2017 minutes
swissinfo.ch et les agences

En moyenne annuelle, les grèves ont fait perdre 2 jours de travail pour 1000 employés entre 2006 et 2015 en Suisse et en Autriche. La Suède (5 jours), la Pologne (6) et les Etats-Unis (7) suivent de près les deux pays alpins, selon l'institut allemand WSI, proche des syndicats.

Les Allemands sont en grève 20 jours par année, même si les fréquentes interruptions de travail chez les pilotes et le personnel de cabine laissent supposer autre chose. La France caracole en tête. L'économie privée compte à elle seule 123 jours de cessation de travail.

Danois (122), Canadiens (79) et Belges (71) sont également des amateurs de grève. La Grèce et l'Italie ne tiennent plus de statistiques et ne font donc pas partie du classement de WSI.

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Les grèves sont rares en Suisse en raison de la longue tradition de partenariat social qui prévaut entre le patronat et les syndicats. Cette culture dite de la «paix du travail» est née il y plus de 75 ans avec la première Convention collective de travail (CCT) signée dans l’industrie horlogère.

«C’est dans nos gênes de résoudre les problèmes en dialoguant les uns avec les autres plutôt que de manière antagoniste, relève Hansjörg Schmid, porte-parole de l’Association suisse des employés (Employés Suisse). Cette tradition est ancrée dans notre société et se reflète également au travers de la démocratie suisse. Les citoyens peuvent échanger leurs opinions et faire bouger les choses par des référendums, ce qui a tendance à réduire les conflits.»

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Cela ne signifie pas pour autant que la Suisse est épargnée par les conflits liés au travail. En novembre 2014, par exemple, une grève des chauffeurs de bus et de tram a paralysé durant une journée les transports publics à Genève. Il faut toutefois souligner que la précédente grève des transports publics à Genève remontait à 1982.

En novembre 2015, toujours à Genève, près de 10'000 fonctionnaires – dont de nombreux policiers et enseignants – sont descendus dans la rue pour protester contre des coupes budgétaires et des réductions d’effectifs.

La Suisse, et Genève en particulier, abrite le siège européen des Nations Unies et de nombreuses autres organisations internationales. Il s’agit notamment des organisations affiliées à l’ONU, comme l’Organisation internationale du travail (OIT), qui promeut la justice sociale et les droits de l’homme et du travail.

En raison de la présence de l’OIT, la Suisse attire également un certain nombre d’organisations syndicales internationales, même si le pays est lui-même considéré comme plutôt stable en matière d’emploi. 

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