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Drogue au volant: cette sueur qui trahit

Keystone

L'université de Lausanne teste une nouvelle méthode simple et rapide capable de détecter la consommation de drogue.

Ce contenu a été publié le 29 novembre 2002 minutes

La sueur sur le front trahit la présence de substances illicites. L'Allemagne, la France et la Finlande utilisent déjà ces tests.

Les consommateurs de drogues ne devraient plus passer entre les gouttes ces contrôles policiers sur les routes fribourgeoises. Gare aux sueurs froides au volant...

Dès 2003, l'institut de médecine légale de Lausanne (IUML) et la police fribourgeoise vont travailler main dans la main à la validation du Sweat test.

«Ce test est capable de mettre en évidence plusieurs substances psychotropes comme le cannabis, les amphétamines, la morphine et la cocaïne.», explique Marc Augsburger

Le directeur du laboratoire de toxicologie de l'IUML précise toutefois que l'opération a pour seul but de déterminer la présence ou non de substances illicites.

Sirop pour la toux ou héroïne?

Le test ne peut préciser la quantité de psychotropes ingérés. C'est pourquoi il faudra recourir à des prélèvements de sang ou d'urine à l'IUML. L'institut pourra ainsi confirmer ou infirmer les informations obtenues, et dans la foulée la fiabilité du test.

«On ne sait pas encore exactement dans quel laps de temps après la prise de substances illicites, le test est capable de les mettre en évidence», complète Marc Augsburger.

Dernière inconnue, le Sweat test est incapable de faire la différence entre la morphine, la codéine, - la substance active du sirop pour la toux - et l'héroïne. Toutes trois sont en effet des opiacées.

Les polices pourront néanmoins utiliser ce test pour vérifier leurs soupçons. Purement indicatif, il coûte entre 12 et 15 francs, alors que pour une prise de sang ou d'urine il faut compter entre 500 et 1000 francs.

Il faut donc que les policiers aient de fortes présomptions pour lancer un dépistage aussi coûteux.

Pour l'instant, le projet n'en est qu'à sa phase d'expérimentation. Mais pour le porte-parole de l'Office fédéral de la protection des données, avant l'application généralisée d'un tel test, il faudrait ajouter une disposition légale tenant compte de la protection des données.

Utilisation à large échelle à vérifier

La phase d'évaluation permettra aussi de voir si ce test est réellement praticable lors d'un contrôle routier.

Apparemment simple d'utilisation, «le sweat test se présente sous la forme d'une cartouche du format d'une carte de crédit un peu plus épaisse, explique le directeur du laboratoire. Plusieurs languettes en sortent qui servent à récolter les échantillons de sueur, puis à l'analyse.»

Ces tests, si leur efficacité est prouvée, pourraient être utilisés à grande échelle. L'Allemagne, la France et la Finlande les a déjà introduits.

En Suisse, la future loi sur la circulation routière inclut la notion d'abus de médicaments et de stupéfiants. «Les parlementaires n'ont pas encore décidé s'il fallait déterminer des valeurs limites, et si oui lesquelles.»

Si la détection de drogue s'avère relativement simple, conclut Marc Augsburger, pour les médicaments, ce sera plus difficile à développer.»

swissinfo/Anne Rubin

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