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Différent sur une affaire de corruption

Les tours Petronas de Kuala Lumpur, symbole de la Malaisie. Keystone Archive

Les deux pays souhaitent mieux coopérer sur un détournement de fonds au détriment d'une aciérie malaise.

Ce contenu a été publié le 10 juin 2002 minutes

L'affaire des fonds Marcos, du nom de l'ancien dictateur philippin, a défrayé la chronique pendant des années. La Suisse, pour la première fois, acceptait de bloquer les comptes d'un ancien président. Il s'en est suivi, plus récemment, l'affaire Suharto, du nom de l'ancien président d'Indonésie.

La Malaisie (333.000 km2 et 23 millions d'habitants) passe, en revanche, pour l'enfant sage de cette région du monde. Le Chef du gouvernement, Mahathir Mohamad, est élu démocratiquement depuis 1981. Un revenu annuel par habitant de 4500 dollars, et une population en majorité musulmane, tolérante vis-à-vis des minorités chrétiennes et bouddhistes.

Enfin, le pays n'est pas marqué par les scandales à répétition. Pourtant, le quotidien genevois Le Temps profite de la première visite officielle du Premier ministre malais en Suisse pour raconter l'histoire méconnue de la déroute de l'aciérie Perwaja, qui aurait donné lieu à un détournement de fonds portant sur 30 millions de francs.

Le Premier ministre mis en cause

L'argent serait passé par Hong Kong avant d'atterrir sur les comptes suisses d'une société des Iles Vierges. L'opération n'a pas une ampleur spectaculaire, comparée aux millions de dollars cachés par l'ancien dictateur Marcos, mais elle illustre les mœurs très particulières de ce dragon asiatique.

Pour avoir mis en accusation les plus hautes autorités du pays concernant la faillite de Perwaja, le vice-premier ministre Anwar Ibrahim a été emprisonné pour "corruption" et ... "sodomie" en 1998. Il a été notamment passé à tabac alors qu'il avait les yeux bandés et qu'il était menotté.

125 personnes ont été arrêtées lors d'une manifestation de soutien à Anwar Ibrahim, et 26 d'entre elles affirment avoir été blessées pendant et après l'intervention musclée de la police. Il est vrai que le nom du Premier ministre malais a été cité dans le scandale de cette aciérie aujourd'hui fermée.

Un établissement à Genève et Zurich

En mars dernier à Londres, Mahathir Mohamad avait accusé la Suisse de ne pas coopérer dans cette enquête. Aujourd'hui, le chef du gouvernement malais a adopté un ton plus modéré. " Nous voulons savoir si de l'argent a été déposé en Suisse. Nous avons pour cela besoin de l'aide des autorités ", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Selon l'Office fédéral de la justice, la Suisse aurait déjà fait parvenir à la Malaisie des documents bancaires en mai et en septembre 2001 concernant un établissement à Genève et à Zurich.

swissinfo/Ian Hamel

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