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Deux milliards pour l'aviation mais rien pour ses salariés

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Les députés appouvent l'octroi de 2 milliards pour le sauvetage d'une compagnie aérienne nationale. Rien n'est accordé pour un plan social.

Ce contenu a été publié le 16 novembre 2001 - 23:25

Réuni vendredi en session spéciale, le Conseil national a approuvé les crédits par 110 voix contre 56 et 18 abstentions. La décision est intervenue après un débat-marathon d'environ 8 heures.

Pas de surprise

Ce résultat ne constitue pas une surprise. Trois des partis gouvernementaux (les socialistes, les radicaux et les démocrates-chrétiens) soutenaient les dépenses consenties par le Conseil fédéral.

Plusieurs députés ont déclaré que la Suisse ne pouvait pas se passer d'une compagnie aérienne nationale. Une flotte est en effet indispensable à la bonne santé économique de la Suisse.

De plus, l'intervention de la Confédération évite un séisme social. La disparition pure et simple de Swissair équivaudrait à des milliers de suppressions d'emplois.

Par ailleurs, dans une situation aussi catastrophique, le mieux est encore d'aller de l'avant. «Le coût réel d'une totale banqueroute eut été aussi élevé que la relance, et sans aucun espoir en fin de comptes», a déclaré Fernand Mariétan (PDC/VS).

Une «galerie d'autistes»

La nécessité de maintenir une compagnie nationale n'a cependant pas que des partisans. L'Union démocratique du centre, s'y est fermement opposée. Partisane d'un libéralisme pur sucre, elle considère que l'Etat n'a pas à financer une compagnie privée.

Les Verts ont également fait part de leur insatisfaction. Patrice Mugny (Vert/GE), a dénoncé cette «farce tragique» qui fera couler les milliards de l'Etat sans mesures compensatrices.

Des députés ont aussi douté des chances de la nouvelle Crossair. Ajouter 26 long-courriers et 26 moyen-courriers de Swissair aux 82 appareils de l'actuel Crossair est irréaliste. Et Barbara Polla (Lib/GE) d'avertir: «la grenouille a déjà voulu se faire plus grosse que le bœuf, ne réitérons pas cette erreur fatale».

Enfin, plusieurs conseillers nationaux n'ont pas voulu que l'Etat paye pour les erreurs crasses d'un petit groupe d'administrateurs. Pour Claude Frey (PRD/NE), ces administrateurs représentent une «galerie d'autistes» qui ont pratiqué un libéralisme sans aucun sens des responsabilités.

Rien pour les salariés

La gauche, socialistes en tête, s'est battue pour que les fonds publics servent aussi à financer un plan social pour les employés de Swissair.

«Dès lors que le libéralisme pur et dur a été abandonné pour se porter au secours de Swissair, il est possible aussi d'affecter une part des fonds à des fins sociales», a plaidé Roberto Zanetti (PS/SO).

Mais toutes les demandes du camp rose-vert ont été rejetées. La majorité bourgeoise n'a pas voulu alourdir la facture finale. De plus, l'Etat n'a pas à se mêler de plans sociaux, car cela créerait un «grave précédent» selon Käthi Bangerter (PRD/BE).

Au tour des Etats

Cette session spécial Swissair se poursuit samedi. Ce sera alors au tour des conseillers aux Etats de prendre position.

Les Chambres fédérales doivent se prononcer sur une aide de la Confédération qui se monte à un peu plus de 2 millards de francs.

450 millions ont déjà été versés comme aide d'urgence lorsque les avions de Swissair étaient cloués au sol. Un milliard doit aider Swissair à poursuivre ses vols jusqu'à fin mars. Enfin, 600 millions seront injectés dans le capital de la nouvelle Crossair, qui doit prendre le relais de la défunte compagnie.

Olivier Pauchard, Palais fédéral

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