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Des Palestiniens attaquent le Koweït depuis Genève

En 1991, après le retrait des troupes irakiennes, le Koweït expulse des centaines de milliers de Palestiniens.

Ce contenu a été publié le 23 août 2002

Aujourd'hui, 45 000 d'entre eux demandent réparation à l'Emirat. Aidés par Intelynx, un cabinet d'investigations installé à Genève.

L'histoire est peu connue. Fin février 1991, lorsque l'armée irakienne, écrasée sous les bombes par l'opération «Tempête du désert», quitte le Koweït, un nouveau drame se noue dans les territoires libérés.

Les Koweïtiens, minoritaires dans leur propre pays (ils ne représentent que 30 à 40 % de la population), décident d'expulser la majorité des étrangers.

Ils s'en prennent tout particulièrement aux 400 000 Palestiniens, pour la plupart de nationalité jordanienne.

Le motif? Yasser Arafat a pris le parti de Saddam Hussein, et certains Palestiniens auraient pactisé avec l'armée irakienne.

Du jour au lendemain, ces Palestiniens de Jordanie sont chassés, et perdent tous leurs biens. Amnesty International révèle de nombreux cas de disparitions, de tortures, d'exécutions sommaires.

Les Nations Unies impuissantes

Sans ressources, vivotant dans des camps de fortune en Jordanie, les expulsés créent dès 1991 «The cooperative society for the Gulf war returnees», un collectif basé à Amman.

Les Palestiniens rapatriés commencent par réclamer des dommages et intérêts au Koweït. En vain.

Ils s'adressent ensuite à Genève à la Commission de compensation des Nations Unies (United Nations Compensation Commission), chargée d'indemniser les victimes de l'occupation irakienne.

Nouvel échec: cette Commission ne prend pas en charge les victimes du gouvernement koweïtien. Le collectif entre alors en contact avec une société d'investigations, Intelynx, installée à Genève.

Plainte devant la justice belge

«Nous travaillons depuis quatre ans sur cette plainte contre le Koweït», explique Yves Baeumlin, le responsable d'Intelynx.

Et de préciser: «Il ne s'agit pas d'une plainte collective. Mais de 9 000 dossiers documentés, avec des noms, représentant au total 45 000 personnes.»

Intelynx a estimé le préjudice de chaque plaignant à plus de 300 000 euros (440 000 francs). Et c'est devant un tribunal belge qu'il a présenté l'affaire.

En effet, la loi belge permet aux victimes de violations graves de droit international humanitaire de venir réclamer réparation.

swissinfo/Ian Hamel

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