Demandes d'asile : presque deux fois plus qu'en 1998
Au cours des huit derniers mois, le nombre des demandeurs d'asile a augmenté de plus de 80 pour cent en Suisse par rapport à la même période de 1998. Cela dit, pour l'Office fédéral des réfugiés, les problèmes de l'asile restent sous contrôle.
Au cours des huit derniers mois, près de 39 000 personnes ont demandé l'asile en Suisse. Leur nombre a augmenté de 80,5 pour cent par rapport à la même période de l'année dernière. Cela dit, pour l'Office fédéral des réfugiés, les problèmes de l'asile restent sous contrôle.
L'orage est passé, les difficultés maîtrisées, même si des rallonges budgétaires au titre de l'asile sont demandées au Parlement. On a affaire, aujourd'hui en Suisse, à une situation apparemment contradictoire, puisque, d'un côté, on n'a jamais connu un tel afflux de réfugiés, et que, de l'autre, ceci ne provoque pas de polarisation des opinions dans la campagne en vue des élections législatives fédérales du 24 octobre. Il y a à cela plusieurs explications.
D'abord, des mesures énergiques ont été prises pour parer au plus pressé. Berne n'a pas hésité à recourir à l'armée pour assurer l'encadrement et la sécurité des réfugiés, à passer par-dessus les avis des cantons et des communes pour ouvrir des logements de secours décentralisés, à accélérer et simplifier une nouvelle fois les procédures d'asile, à mettre plus de 25'000 Kosovars au bénéfice d'une protection temporaire, à étendre l'interdiction de travail frappant les requérants d'asile ou encore à mettre en place un programme d'aide au retour. Ensuite, la situation présente est très largement consécutive au conflit du Kosovo. Depuis la fin des frappes aériennes, les arrivées de réfugiés en provenance des Balkans ont fortement diminué et 4'600 personnes ont même, entre-temps, regagné le Kosovo dans le cadre des programmes d'aide au retour. Enfin, si l'on fait abstraction du conflit du Kosovo, on s'aperçoit que l'arrivée de requérants d'asile a baissé de 16 pour cent en Suisse, alors qu'elle a augmenté dans les mêmes proportions en Europe occidentale. Une inversion des tendances, donc. Bref, le Suisse moyen est enclin à penser que les problèmes sont sous contrôle, malgré les chiffres record.
Pierre-André Tschanz

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