Démantèlement de Swisscom: les syndicats font monter la pression
Des centaines de personnes ont manifesté jeudi en Suisse romande à l’appel du Syndicat de la Communication. La mobilisation nationale contre les suppressions d'emplois chez Swisscom ne fait que commencer. Objectif: peser sur de futures négociations.
Des centaines de personnes ont manifesté jeudi en Suisse romande à l’appel du Syndicat de la Communication. La mobilisation nationale contre les suppressions d'emplois chez Swisscom ne fait que commencer. Objectif: peser sur de futures négociations.
Pour l’instant, aucun calendrier n’a encore été fixé entre les syndicats et Swisscom. Mais une chose est sûre. Des négociations auront bien lieu, durant les mois de mai et de juin. Elles promettent d’être tendues. Car d’ici là, les syndicats comptent bien démonter sur le terrain l’ampleur de l’opposition aux projets de Swisscom.
L’entreprise, dans laquelle la Confédération est actionnaire majoritaire avec 65,6 pour cent du capital-actions, a annoncé récemment un programme de réduction de 6 000 emplois. Une perspective inacceptable pour Alain Carrupt, secrétaire central du Syndicat de la communication.
Jeudi, plus de 600 employés de Swisscom ont utilisé leur quart d'heure de pause réglementaire pour exprimer leur mécontentement, tant à Genève, à Lausanne, à Bienne qu’à Sion. Un galop d’essai réussi qui, selon Alain Carrupt, a valeur de test national. Des mini-débrayages de ce type sont déjà planifiés sur l’ensemble de la Suisse. La prochaine démonstration de ce front du refus syndical aura lieu le 4 mai au Tessin.
Pour l’heure, les syndicats se contentent de rappeler au Conseil fédéral qu’il se doit d’assumer ses responsabilités sociales. Ils préfèrent juger sur pièce Moritz Leuenberger qui s’était pourtant profilé en allié pragmatique des syndicats. Début avril, le conseiller fédéral avait demandé à Swisscom de ne pas procéder aux licenciements. Mieux: il avait plaidé en faveur de «solutions socialement supportables».
D’ici à l’été, il n’y aura pas de pause dans la mobilisation syndicale qui ira crescendo. Le Syndicat de la Communication, soutenu par le syndicat Transfair, prépare d’ores et déjà les futurs rounds de négociation en mettant une double pression: sur Swisscon d’abord, sommée de revoir à la baisse son plan de licenciements. Et sur Moritz Leuenberger ensuite, en tant que ministre de Tutelle des entreprises nées de la scission des PTT.
Jugurtha Aït-Ahmed

En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Joignez-vous à la discussion