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Credo helvétique sur les armes biologiques

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La Suisse réaffirme l'importance d'un renforcement multilatéral de la Convention sur les armes biologiques. Sans égratigner la position américaine.

Ce contenu a été publié le 20 novembre 2001 minutes

«La Suisse se refuse à attaquer les Etats-Unis.» D'emblée, l'ambassadeur Christian Faessler souligne l'esprit qui va le guider tout au long des trois semaines de la 5e Conférence des Etats parties à la Convention d'interdiction des armes biologiques.

Cette réunion, qui se tient tous les quatre ans, vise à renforcer la convention de 1972 et à examiner sa mise en œuvre par les 144 pays qui l'ont ratifiée. Mais l'actualité récente donne bien sûr à cette conférence une portée toute particulière.

Et ce d'autant plus qu'en juillet dernier, l'administration Bush avait justement rejeté un projet de protocole censé améliorer l'efficacité de la convention en instituant, entre autres, des inspections d'experts internationaux dans les Etats parties à la convention.

Détermination américaine

Pourtant, les lettres piégées à l'anthrax et les armes biologiques que Oussama Ben Laden affirme détenir n'ont pas modifié la position américaine. Washington a néanmoins envoyé à Genève un poids lourd de sa diplomatie: le sous-secrétaire d'Etat John Bolton.

Dans un discours musclé, John Bolton a ainsi exprimé lundi la détermination de son gouvernement à juguler la production d'armes biologiques. Le diplomate américain a, en premier lieu, montré du doigt six pays (Irak, Iran, Corée du Nord, Soudan, Libye et Syrie) qui ne respecteraient pas la convention.

John Bolton a ensuite proposé une série de mesures jugées plus efficaces que le projet de protocole rejeté en juillet par son gouvernement. «Les événements du 11 septembre nous obligent à trouver des solutions nouvelles et à sortir de l'inertie diplomatique», a martelé le représentant de l'administration Bush.

Un code de conduite

Les propositions américaines telles que la criminalisation de la production d'armes biologiques, l'établissement d'un code de conduite pour les laboratoires ou des contrôles plus stricts à l'exportation de produits sensibles ont reçu mardi le soutien de la Suisse.

Mais, dans son discours, Christian Faessler les a jugées insuffisantes. Le diplomate suisse a, par contre, réaffirmé l'importance d'un instrument accepté par tous les Etats et qui soit juridiquement contraignant, que ce soit le projet de protocole refusé par les Etats-Unis (et, plus discrètement, par d'autres Etats) ou un nouveau projet.

Christian Faessler a également réaffirmé le credo de la diplomatie suisse, maintes fois prononcé par Joseph Deiss depuis le 11 septembre: «Le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde doit également englober la problématique beaucoup plus vaste du développement et de la santé».

«Comment, a poursuivi le diplomate, définir les priorités en matière de prévention des maladies intentionnelles tant que les épidémies naturelles continuent à ravager certaines parties du monde?»

Frédéric Burnand, Genève

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