Coupe de l'America: l'EPFL aussi dans la course
Le bateau que le milliardaire genevois Ernesto Bertarelli va lancer à l'assaut de la Coupe de l'America 2003 bénéficiera des petits soins de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). Mardi, le Team Alinghi et la Haute Ecole ont officialisé leur partenariat.
L'EPFL est donc promue conseiller scientifique du Team Alinghi. Une fonction qui va mobiliser au moins cinq laboratoires, une quinzaine de chercheurs et, prochainement, une vingtaine d'étudiants. Et cela jusqu'en octobre 2002.
L'équipe de l'Ecole polytechnique fédérale travaillera à Ecublens (siège de l'EPFL), au chantier naval Décision de Fenil-sur-Corsier (à côté de l'usine du groupe Serono, dont Ernesto Bertarelli est le patron) et à Auckland, pour les tests en mer.
Satisfaction des deux côtés
Grant Simmer, le coordinateur d'Alinghi, se montre très satisfait: «le champ des compétences de l'EPFL va nous aider à tester et à valider rapidement nos idées dans des domaines aussi divers que la résistance des matériaux, la structure ou l'écoulement des fluides».
Satisfaction également du côté de l'EPFL. «C'est un défi exceptionnel pour les chercheurs, mais aussi pour les étudiants, affirme Jan-Anders Manson, le responsable du projet à l'EPFL. Il s'agit d'une chance unique de pouvoir relier la théorie à la pratique et de travailler dans des délais non négociables.»
L'Ecole polytechnique fédérale lancera également un concours interne. Sur un semestre, les étudiants pourront proposer un projet capable d'apporter une innovation supplémentaire au bateau. Le lauréat sera invité à se rendre sur la base d'Alinghi, à Auckland, lors de la Coupe Louis Vuitton.
Vitrine technologique
En réalité, l'EPFL a déjà travaillé sur le bateau d'Ernesto Bertarelli. La Haute Ecole a collaboré au développement d'un matériau ultra-léger pour les voiles. Elle a également participé à la recherche de nouveaux composants pour la coque. Enfin, c'est également à l'EPFL qu'ont été faits les tous premiers tests d'aéro- et d'hydrodynamique, au moyen de simulations informatiques.
Une course comme la Coupe de l'America est considérée comme une vitrine technologique. Et les Suisses ne sont bien sûr pas les seuls à travailler avec leurs Hautes Ecoles. Ainsi, l'université d'Auckland - qui travaille pour le Team New Zealand - possède une faculté dédiée entièrement à la technologie des voiliers.
«La technologie qui a gagné l'édition 2000 n'est déjà plus suffisante pour gagner en 2003, constate Grant Simmer. Nous avons demandé à l'EPFL de nous aider à trouver un bateau capable d'aller plus vite que les autres. Et nous ferons le reste.»
Une valeur particulière
Ce n'est pas la première fois que l'Ecole polytechnique fédérale s'associe à un défi technologique ou sportif. Selon son vice-président Stefan Catsicas, elle a en effet déjà collaboré à la Course autour du monde à la voile, au tour du monde en ballon de Bertrand Piccard et encore aux vols spatiaux de Claude Nicollier.
«Ces défis rassemblent des performances scientifiques, technologiques, mais également humaines, conclut le vice-président de l'EPFL. Ce qui leur donne une valeur particulière pour un campus comme le nôtre.»
swissinfo

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