Le groupe technologique helvético-suédois ABB va supprimer environ 12.000 emplois dans le monde, soit 8% de son effectif total. Ces mesures font partie du plan drastique de réduction des coûts qui sera mis en place afin de réagir à la situation difficile sur le marché. Le bénéfice net du groupe a en effet chuté de 76% au premier semestre 2001.

Le programme d'économies aboutira à la suppression de 12.000 emplois d'ici à 18 mois, a annoncé mardi ABB. A l'heure actuelle, le groupe emploie 164 000 personnes, dont environ 8200 en Suisse.

Améliorer la rentabilité

Joergen Centermann, patron d'ABB, justifie ces mesures par le fait que le groupe doit impérativement améliorer sa rentabilité dans la difficile conjoncture actuelle. Toutefois, un tiers des emplois seront supprimés par le biais de départs naturels. Depuis le début juillet, ABB avait déjà stoppé son programme de recrutement international.

Ce programme de restructuration devrait coûter environ 500 millions de dollars au groupe lors des 18 prochains mois. Mais il permettra d'économiser 500 millions par an d'ici cette date.

Chute de 76% du bénéfice net

ABB a également publié mardi ses chiffres pour le premier semestre de l'année. Le chiffre d'affaires a très légèrement progressé, atteignant 11,099 milliards de dollars, contre 11,068 milliards à la même période 2000.

Par contre, le bénéfice net a fortement chuté. Il a passé de 1,092 milliard à 266 millions (-76%). Le volume des commandes a également baissé de 7% au cours des six premiers mois de l'année.

Selon Joergen Centermann, ces résultats reflètent le climat incertain dans le domaine des investissements. Ils ont aussi été affectés par le ralentissement de la croissance, qui a également touché l'Europe et l'Asie.

Objectifs réduits

Suite à ces résultats, le groupe helvético-suédois a décidé de réduire ses objectifs à moyen et à long terme. Pour l'année 2001, ABB s'attend certes à une nouvelle croissance du chiffre d'affaires. Le groupe espère une hausse annuelle de 6% de ses ventes jusqu'en 2005.

Par contre, sa marge bénéficiaire ne sera que de 9 à 10%, alors qu'il prédisait auparavant une marge de 15%. En outre, le bénéfice devrait chuter plus que prévu en 2001.

Ces résultats étaient prévus par la plupart des analystes. Certains d'entre eux s'attendaient à cette vague de suppressions d'emplois. Et ce d'autant que ses concurrents directs comme Emerson Electric ou Rockwell International ont également annoncé des prévisions à la baisse.

Les investisseurs ont réagi négativement mardi à la Bourse. Le titre ABB perdait en effet près de 12% en milieu de matinée, à 20,9 francs.

swissinfo avec les agences

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