Corruption roumaine: la piste mène en Suisse.
Selon le quotidien Le Temps, l’enquête de la justice française sur une filière roumaine de détournement de fonds publics et de blanchiment d’argent conduit en Suisse. Paris a donc adressé une commission rogatoire internationale à Berne.
A quelques mois des élections présidentielles en Roumanie, l’enquête judiciaire française est mal venue pour l’ancien président roumain, Ion Iliescu, actuellement en tête des sondages. En effet, selon le quotidien Le Temps, l’affaire de corruption implique des proches de l’ancien président, dont Iosif Boda, chef de la campagne électorale de Ion Iliescu en 1996.
Le principal suspect de l’affaire, Andrian Costea, aurait créé des sociétés fantômes en Suisse pour y cacher des fonds publics détournés et blanchi de l’argent dans des banques helvétiques. La Suisse semble jouer un rôle d’autant plus important dans ce dossier que Iosif Boda, ami d’Andrian Costea, était justement ambassadeur de Roumanie à Berne de 1994 à 1996.
Toujours selon Le Temps, deux cantons sont particulièrement concernés par ce scandale: Zurich et Soleure. L’Office fédéral de la police vient de se mettre à la tâche: les investigations bancaires sont menées sous la houlette du juge d’instruction soleurois, Markus Hänzi.
La justice française soupçonne d’ores et déjà Adrian Costea d’avoir détourné via la France 11 millions de dollars entre 1993 et 1996, en créant plusieurs sociétés et associations à but humanitaire. Et Paris va plus loin: après s’être adressé aux autorités suisses, elle demande maintenant aussi une commission rogatoire à Bucarest.
Cette affaire pourrait bien entendu avoir de fâcheuses conséquences pour Ion Iliescu, dans l’optique des élections présidentielles de cet automne. Le candidat donné favori crie donc à la vendetta politique.
swissinfo

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