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Commerce équitable: Max Havelaar pourrait se lancer dans la vente de riz

La Fondation Max Havelaar étudie la possibilité de vendre un «riz éthique» en provenance des pays du Sud. La décision de le commercialiser pourrait tomber en juin. Pour l’heure, la majorité du riz consommé en Suisse est américain.

Ce contenu a été publié le 15 mars 2000 minutes

La Fondation Max Havelaar étudie la possibilité de vendre un «riz éthique» en provenance des pays du Sud. La décision de le commercialiser pourrait tomber en juin. Pour l’heure, la majorité du riz consommé en Suisse est américain.

Fondée en 1992, la fondation a pour but de commercialiser en Suisse des produits du Sud, mais à des prix supérieurs à ceux pratiqués par le marché mondial. Actuellement, elle vend déjà du thé, du café, du jus d’orange, du chocolat, des bananes et du miel.

Avec le riz, Max Havelaar toucherait un marché hautement symbolique. «Le riz est l’un des principaux aliments de l’humanité. Une multitude de paysans du tiers-monde en vivent. Pourtant, le 80 pour cent de la consommation helvétique vient des Etats-Unis. Il faut aider les producteurs du Sud à accéder au marché mondial», explique Didier Deriaz, responsable de la communication de la fondation.

Max Havelaar étudie actuellement la possibilité de se lancer dans ce commerce. La fondation est soutenue dans ses démarches par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO). Des contacts sont pris avec des producteurs du Vietnam, d’Inde et de la Thaïlande pour du riz basmati et du riz parfumé.

Les producteurs doivent répondre à certains critères pour obtenir le label Max Havelaar. Ils doivent par exemple être de petits paysans travaillant dans une structure familiale et regroupés en coopératives. Pour les produits issus de grandes plantations, comme les bananes, les entreprises de production doivent disposer d’un comité de gestion et d’un fonds social pour les employés. Max Havelaar veille également à ce que la production réponde à des critères écologiques.

Mais «l’éthiquement et l’écologiquement correct» se paie. Les produits Max Havelaar, vendus notamment par les distributeurs Coop et Migros, valent généralement quelques centimes de plus que les produits issus du marché «traditionnel».

Pour Daniel Deriaz, ce n’est pas un problème. L’expérience montre que les consommateurs sont prêts à faire ce geste de solidarité envers les pays du Sud. Les chiffres le prouvent: l’an dernier, Max Havelaar a vu ses ventes augmenter de 29 pour cent, pour un chiffre d’affaires de 62 millions de francs. Les bananes en particulier connaissent les faveurs du public: elles représentent 15 pour cent du marché suisse.

Mais pour Daniel Deriaz, le chiffre d’affaires n’est pas le plus important. La fondation entend surtout montrer qu'un commerce «équitable» est possible et orienter le commerce traditionnel dans ce sens. Basée à Bâle, la Fondation Max Havelaar est soutenue par six organisations suisses d’entraide.

Olivier Pauchard

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