Cinéma tout écran: le palmarès
Fin, ce dimanche à Genève, du 8e festival 'Cinéma tout écran', voué au cinéma de fiction produit par et pour la télévision.
Alors que le Grand Prix va à un film japonais, «Des épaules solides» de la Suissesse Ursula Meyer décroche trois récompenses!
«La délibération n'a pas été très longue. Nous étions cinq, ce qui permet toujours d'avoir un chiffre impair, mais souvent nous avons été assez vite d'accord les uns avec les autres, bien que nous venions d'horizons différents».
Ainsi s'est exprimé, lors de la conférence de presse, le président du jury de la compétition internationale, le producteur français Pierre-Henri Deleau, accompagné dans sa tâche par l'actrice canadienne Carole Laure, la productrice suisse Cornelia Seitler, le producteur allemand Karl Baumgartner et le réalisateur néerlandais Michael van Jaarsveld.
Le Japon, l'Allemagne, Israël...
Le Grand Prix 'Cinéma tout écran' pour le meilleur film, est allé à «The High-School Girl's Friend» du réalisateur japonais Tetsuo Shinohara. Pour Pierre-Henri Deleau, un film qui «met en scène trois générations, dans une société complètement bouleversée».
Couronner un film, c'est bien. Rappeler aux télévisions leur devoir d'ouverture, ce n'est pas mal non plus.
Ce que n'a pas manqué de faire le président du jury: «Le jury, qui a beaucoup aimé ce film japonais, souhaiterait que les chaînes publiques occidentales s'y intéressent, car il est assez rare de voir - à par quelques classiques - des films japonais passer sur nos télévisions... et ce film-là est remarquable.»
Le Prix de la meilleure réalisation est allé à «Klassenfahrt» du réalisateur allemand Henner Winckler, et celui de la meilleure interprétation masculine à Alexander Senderovich pour son rôle dans le film israélien «A Trumpet in The Wadi», de Lina et Slava Chaplin.
... et la Suisse
«Des épaules solides», de la Suissesse Ursula Meier (voir notre article «Cinéma suisse sur les starting-blocks»), a quant à lui été honoré par deux prix du Jury de la Compétition internationale. Celui de la meilleure interprétation féminine pour la jeune et très convaincante Louise Szpindel. Et celui de 'l'encouragement à la distribution cinéma'.
Cerise sur le gâteau, un autre jury, celui du Prix TV5, a couronné «Des épaules solides» 'Meilleur long métrage francophone'.
La réaction d'Ursula Meier? «Du bonheur! Je suis contente aussi de la façon dont est né le film... Que ce soit la TSR qui m'ait proposé pour une collection Arte. Et je trouve que le mélange des deux chaînes, visiblement, a réussi. J'espère que ça prouve que la télévision suisse peut faire des choses un peu différentes, avec un peu plus d'audace». Le propos est clair.
Un regret personnel: dans le palmarès, la discrétion du superbe film de Bruno Nuytten, «Jim, la Nuit». Qui décroche tout de même, mince mais jolie consolation, le Prix du Jury des jeunes.
A noter également que son compatriote Gaël Morel obtient le Prix des Collèges de Genève, dont de larges représentations suivent le festival.
Pour les écoliers, une excellente occasion de se souvenir - ou de découvrir - que la télé, dans un monde idéal, cela pourrait être autre chose que des 'reality-shows' sans réalité ou des téléfilms de troisième zone dont même votre chien, à la longue, s'est lassé.
swissinfo/Bernard Léchot
En bref
Du 21 au 27 octobre s'est tenue à Genève la 8e édition de «Cinéma tout écran», un festival qui se consacre au cinéma de fiction produit par et pour la télévision.
Le Canada était l'invité d'honneur, notamment au travers d'un double anniversaire, les 50 ans des chaînes Radio-Canada et CBC, et une rétrospective Atom Egoyan.
Parmi les célébrités présentes, les spectateurs auront pu reconnaître - et côtoyer - Atom Egoyan, Carole Laure, Amos Gitaï, Edouard Baer, Hélène Filières, Bruno Nuytten, Vincent Ravalec, Bernard Stora...

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