«Je suis l’autre», c’est le titre de l’exposition que le Strauhof de Zurich consacre jusqu’au 12 décembre à l’écrivain suisse romand Blaise Cendrars.

«Je suis l’autre», c’est le titre de l’exposition que le Strauhof de Zurich consacre jusqu’au 12 décembre à l’écrivain suisse romand Blaise Cendrars.

L'exposition du Strauhof de Zurich, organisée en collaboration avec les Archives littéraires suisses à Berne, retrace la vie mouvementée de Frédéric Louis Sauser, né en 1887 à La Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel, Sauser devenu Freddy Sausey en Russie, Blaise Cendrart à New-York et enfin Blaise Cendrars à Paris.

Pour évoquer la vie de cet incroyable électron libre, qui s’est éteint en 1961, le Strauhof propose une exposition constituée de sept sections et aménagée comme un labyrinthe. Un parcours initiatique pour nous aider à appréhender l’initiation permanente que fut la vie de Cendrars? Peut-être, encore que chez lui, les idées et les mots ne se nourrissaient pas de théorie : la mer, la route, la poussière, la violence, les femmes, le rhum, il les a vécus, éprouvés, goûtés avant de les dire.

«Quand tu aimes, il faut partir» a écrit Cendrars. «Pâques à New-York», «La Prose du Transsibérien», «L'or», «Moravagine», «Rhum», «Bourlinguer», «Emmène-moi au bout du monde», quelques titres de son oeuvre suffisent à nous rappeler que du point de vue factuel, sa trajectoire pourrait se résumer en deux mots : voyage et écriture. Mais derrière les faits, c’est à la question de l’identité profonde de l’homme Cendrars que tente de répondre l’exposition de Zurich, et cela notamment au travers de son titre, emprunté à Gérard de Nerval.

Si vous vous rendez au Strauhof, munissez-vous de bonnes chaussures et d’un balluchon... On ne sait jamais, après la visite, vous pourriez brutalement décider de jeter votre billet de retour, et d’en acheter un autre pour Le Havre, St-Petersbourg, New-York ou ailleurs.... Quand tu aimes, il faut partir.

Bernard Léchot

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