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Blocher s'oppose au retour de la «politique des illusions»

Pour Christoph Blocher, il faut contenir les dépenses publiques et lutter contre l'endettement, encore et toujours. Keystone

Depuis son entrée au gouvernement, le ministre UDC note un renouveau des valeurs traditionnelles «qui ont fait le succès de la Suisse».

Ce contenu a été publié le 28 décembre 2006

Pour Christoph Blocher, les élections fédérales de 2007 décideront de la poursuite ou non de cette politique libérale conservatrice.

Devant la presse convoquée sur l'Uetliberg, au-dessus de Zurich, le chef du Département fédéral de justice et police a tiré jeudi un bilan satisfait à la fois de son département et du gouvernement depuis son arrivée fin 2003.

Pour lui, la politique libérale conservatrice amorcée en 2004 porte ses fruits. En face, la gauche et les Verts en seraient restés «aux années 1990 marquées par l'autosatisfaction».

La progression de l'UDC - l'Union démocratique du centre (droite dure), son parti - est étroitement liée à la «politique illusoire» menée entre 1989 et 2003, estime le ministre. Selon lui, le monde politique a fait fausse route durant cette période.

Pour Christoph Blocher, les politiciens ont été trop occupés – «fascinés» - par les alliances internationales - Espace Economique Européen (EE), Union Européenne (UE), OTAN.

Et ce, au détriment de valeurs comme l'autodétermination ou la responsabilité, que le ministre juge aujourd'hui en regain de forme.

Nouvelles priorités

Christoph Blocher se réjouit de constater que depuis 2004, de nouvelles priorités guident la politique fédérale: diminution des coûts, discussion sans tabous sur les abus dans les domaines de l'asile et de l'assurance-invalidité (AI).

Pour le Zurichois, les premiers résultats de cette politique sont là. La quote-part de l'Etat s'est stabilisée et l'adhésion à l'UE n'est plus un objectif principal du gouvernement.

Cette évolution suscite d'ailleurs des résistances à gauche et chez les Verts, estime-t-il. D'où leur volonté «d'élire en 2007 trois conseillers fédéraux de leur bord et d'éjecter Christoph Blocher du gouvernement».

Un tournant décisif

Les élections fédérales de l'automne prochain seront donc un tournant décisif, selon le ministre. Un choix entre «succès» et «chute et décadence».

Christoph Blocher liste les alternatives: neutralité ou entraînement dans des conflits, prospérité ou pauvreté, coopération internationale ou intégration, coexistence pacifique avec les étrangers ou criminalité étrangère, confiance ou magouille...

Interrogé jeudi sur une éventuelle candidature parallèle au Conseil national (chambre basse), le ministre indique que la question est encore «ouverte»: il n'en a pas l'intention, mais serait candidat si une réélection au Conseil fédéral était clairement «exclue».

Hors de la campagne

Blocher s'est aussi exprimé sur l'ambiance au sein du gouvernement. Il la qualifie de «particulièrement bonne», sauf les fois où l'on n'est «pas prêt à discuter des problèmes».

Ceci dit, le ministre se défend de vouloir faire campagne pour l'UDC. Il assure présenter la vision des choses «d'un simple membre du gouvernement».

Le Zurichois n'a d'ailleurs pas l'intention de faire campagne en 2007. «Mais si on m'attaque, je me défendrai», assure-t-il.

Volée de bois vert

Les réactions sont à la hauteur des propos. «Christoph Blocher confond bilan de son département et bilan du gouvernement», s'insurge par exemple Dominique de Buman, vice-président du Parti démocrate-chrétien.

«De plus, M. Blocher oublie complètement le fait que la politique du gouvernement résulte bien davantage du centre que de son propre parti.»

Les représentants des autres partis ne voient pas d'inconvénient majeur à ce que le conseiller fédéral UDC fasse le point. Pour le président socialiste Hans-Jürg Fehr, c'est même «tout à fait légitime». Mais il s'agit clairement d'une stratégie électorale.

Que «des bêtises»

Sur le contenu, Hans-Jürg Fehr n'y voit que «des bêtises»: les combats de la gauche n'ont jamais nuit à la Suisse, affirme le président des socialistes.

Présidente des Verts, Ruth Genner ajoute que la volonté de diaboliser la gauche n'est pas nouvelle. Pour elle, Christoph Blocher cherche à discréditer les Verts en vue des élections.

Vice-présidente du Parti radical suisse, Gabriele Huber reconnaît dans l'événement du jour le «style personnel» du conseiller fédéral, plutôt nouveau en politique suisse.

swissinfo et les agences

En bref

Les élections fédérales auront lieu le 21 octobre 2007.

Au terme des dernières élections d'octobre 2003, le parti de la droite conservatrice UDC est devenu le premier parti du pays et a immédiatement exigé un second siège au gouvernement.

Le 10 décembre suivant, Christoph Blocher a été élu pour occuper ce deuxième siège au sein de l'exécutif. La clé de répartition entre les partis («formule magique») respectée depuis 1959 volait alors en éclat.

Depuis le 1er janvier 2004, Christoph Blocher est le patron du Département fédéral de justice et police (DFJP).

De 1977 à son élection au gouvernement, il fut président de l'UDC du canton de Zurich. Il a siégé au Conseil national (chambre basse) de 1979 à 2003.

En 1984, le Zurichois a acquis la majorité du capital de Ems Chemie. L'ex-entrepreneur est l'un des Suisses les plus riches.

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