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BL, 17 ans, futur cinéaste

Suivez le guide, en l’occurrence Philippe Clivaz. swissinfo.ch

Devenir cinéaste... Quels chemins s'offrent en Suisse à l'apprenti réalisateur? En marge des Journées de Soleure, les réponses de Philippe Clivaz.

Ce contenu a été publié le 20 janvier 2002 - 11:29

Devenir cinéaste n'est pas une sinécure. Nulle part, et encore moins ici, en Suisse, où le marché est étroit et, de par la diversité linguistique, fragmenté. N'empêche. Moi, BL, 17 ans (c'est une fiction), je rêve d'être réalisateur. «D'abord, il faut arrêter de rêver, il faut passer à l'acte. Et se définir» répond Philippe Clivaz, patron de l'Agence suisse du court-métrage, basée à Lausanne.

Mais comment faire? Philippe Clivaz esquisse trois solutions. Premièrement, «se débrouiller tout seul dans son coin, et montrer son produit quand il est fini». Pas forcément facile. Deuxièmement, «se confronter au métier, participer à des tournages». Bref, apprendre sur le tas, comme mes glorieux aînés... «Une solution qui peut paraître idéale, mais qui implique de connaître des gens», précise Philippe Clivaz. Et moi je ne connais personne. Troisième possibilité: les bancs d'école

La filière scolaire

Suivre une école, puisqu'il en existe désormais plusieurs en Suisse: celle de Zurich, celle de Lausanne (le Département cinéma de l'Ecole cantonale d'art), celle de Genève (L'Ecole supérieure des Beaux-Arts).

Bien. Je suis peut-être jeune et innocent, mais je sais tout de même que le cinéma rayonne davantage à Los Angeles ou à Paris que dans les cantons helvétiques. Pourquoi ne pas m'expatrier? «Les options sont en relation non pas avec le rêve, mais avec la réalité du porte-monnaie, en l'occurrence celui des parents», constate pragmatiquement Philippe Clivaz.

Et d'ajouter: «Il faut pas mal d'argent pour suivre une école à l'étranger. Donc au moment de suivre une école, les jeunes restent plutôt en Suisse. C'est au moment où ils se rendent compte des réalités du marché qu'ils envisagent plutôt de partir».

Un état de fait qui selon lui n'est pas réellement problématique: «Evidemment, si quelqu'un peut faire la FEMIS à Paris, l'INSAS à Bruxelles ou une école en Angleterre ou aux Etats-Unis, c'est très bien. Mais ce serait faux pour un jeune de penser qu'en Suisse on ne peut pas faire de cinéma, et de partir tenter sa chance en autodidacte à Paris: il faut avoir une certaine base. Là, le rêve tournerait vite au cauchemar.»

De l'école à l'agenda

Entre ces différentes possibilités, Philippe Clivaz ne constate pas de gros écarts entre la Suisse alémanique et Suisse romande. A deux détails près: «En voyant l'ensemble de la production de courts-métrages suisses ces cinq dernières années, il me semble pouvoir dire que la production de l'école de Zurich est plus aboutie que celle de Lausanne ou de Genève. Et il y a plus de structures de production pour des jeunes en devenir en Suisse alémanique».

Les écoles, c'est bien. Mais un solide agenda n'est pas inutile non plus, me dis-je dans ma tête de génie potentiel du 7e Art. Qui dois-je absolument connaître? «C'est vrai que c'est aussi un métier de relations. En Suisse romande, il faut être entré en contact avec des gens comme Robert Boner (Ciné Manufacture, ndlr), ou Cab Productions. Il y a aussi des petites boîtes de production qui se mettent sur pied comme Caravan, à Genève, ou Pacific films. Mais je ne pense pas qu'il y ait des incontournables».

Et Philippe Clivaz, quitte à donner dans l'idéalisme le plus extrême, va plus loin: «Même à Berne, dans les commissions chargées de répartir l'argent (les subventions fédérales, ndlr), il y a une certaine impartialité. Ce n'est pas parce qu'on connaît un membre de ces commissions qu'on va avoir plus d'argent». S'il le dit.

Des personnes aux lieux

Mais où faire voir mon premier chef d'œuvre, vraisemblablement un court-métrage, et surtout, où le faire voir pour qu'on l'y remarque? Là, pas d'équivoque, la meilleure vitrine, c'est un festival, et en l'occurrence, dans mon cas, ceux de Soleure ou de Locarno.

A ce moment-là, peut-être intéresserai-je l'Agence suisse du court-métrage, qui m'aidera à me placer... dans les festivals, à la télévision ou, plus difficile, dans les salles, en première partie d'un long-métrage qui marche! N'est-ce pas Philippe Clivaz?

Bon, demain je m'attaque à mon scénario.

Bernard Léchot

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