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Balthus, le retour

Expo «Jeune fille avec mandoline»

Double événement balthusien ce week-end: en Suisse, le public peut accéder à la demeure du peintre, le «Grand Chalet» de Rossinière. Et à Venise, au Palazzo Grassi, s'ouvre la plus grande exposition jamais consacrée à l'artiste, décédé en février dernier.

Ce contenu a été publié le 07 septembre 2001 minutes

Construit entre 1752 et 1756, le «Grand Chalet» de Rossinière - dans la région vaudoise du Pays-d'Enhaut - est l'œuvre de Jean David Henchoz, un paysan qui assuma les fonctions de notaire, juge, gouverneur et avocat! Cette construction devait initialement rassembler la production fromagère des environs pour assurer sa vente.

Avec ses 113 fenêtres, le bâtiment est devenu l'une des plus grandes habitations de bois de Suisse. Réaménagé en 1852 en hôtel, il a accueilli des hôtes illustres, tels que Victor Hugo et Alfred Dreyfus. Le comte Balthazar Klossowski de Rola, plus connu sous le nom de Balthus, l'a acquis en 1977.

A l'occasion des Journées européennes du patrimoine, le Grand Chalet s'ouvre à nouveau - quoique momentanément et partiellement - au public. Si les pièces de séjour au rez-de-chaussée, le grand salon et le jardin seront accessibles sous surveillance, l'atelier du peintre, quant à lui, restera clos. Temps fort, toutefois: une œuvre inédite sera dévoilée dans le cadre de la chapelle.

Le personnel et une représentante de la Fondation Balthus seront sur place, mais pas la comtesse Setsuko Klossowska, l'épouse du peintre, qui elle, se trouvera à Venise.

Balthus s'offre à la Cité des Doges

Car au Palazzo Grassi, c'est un très vaste panorama de l'Oeuvre de Balthus qui sera présenté du 9 septembre au 6 janvier, dans le cadre d'une exposition montée par le critique Jean Clair, c'est-à-dire Gérard Régnier, conservateur du Musée Picasso à Paris.

250 des 350 oeuvres seront montrées, dont plusieurs pour la première fois. Elles couvrent près de 80 ans de l'histoire du peintre, né à Paris le 29 février 1908.

On y verra les tout premiers tableaux exposés en 1934 à la galerie Pierre, à Paris, qui avaient entraîné une virulente polémique. Ainsi «La leçon de guitare», représentant une fillette, les vêtements défaits, reposant de dos sur les genoux d'une jeune femme
un sein dévoilé, et une guitare au sol. Un tableau qui n'avait jamais été montré en public depuis 1934.

Seront également présents à Venise «La Rue» (1933) ainsi que «Le passage du commerce Saint André», dernier tableau peint à Paris en 1952/53, montrant huit personnages, absents les uns des autres, dans un huis clos pesant.

L'exposition montrera également la toute dernière oeuvre inachevée de Balthus, appellée «Jeune fille avec mandoline», ainsi que plusieurs photographies de ses modèles, prises à Paris dans les années soixante, alors qu'il dirigeait la Villa Medici à Rome.

Le public pourra également voir une quinzaine de portraits, dont des auto-portraits, ainsi qu'une aquarelle du peintre à douze ans, oeuvre de sa mère, Baladine. Celle-ci était l'amie du poète allemand Rainer Maria Rilke qui avait rapidement décelé le talent du jeune Balthazar, pas encore Balthus, dont il préfaça les premiers dessins édités en 1921.

swissinfo avec les agences

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