Alors qu´il risque déjà de mettre en péril l´alliance planifiée entre British Airways et KLM, l´éventuel rapprochement entre Swissair et la compagnie aérienne britannique fait grincer des dents en France. La peur d´une restructuration sociale resurgit.

L'information publiée dimanche à Londres par le Mail of Sunday a fait l'effet d'une douche froide. Alors qu'ils sortent tout juste des turbulences estivales - marquées par de nombreux retards et incidents techniques sur des vols d'AOM - les employés du pôle aérien français du SAirGroup n'ont pas du tout apprécié les révélations sur un éventuel rapprochement entre Swissair et British Airways. Et ce d'autant plus qu'elles interviennent au moment où le pôle AOM-Air Liberté et Air Littoral est en pleine restructuration.

Si certains cadres d'AOM ou d'Air Liberté jugent judicieuse sur le plan commercial une éventuelle alliance anglo-helvétique, la majorité du personnel français du pôle privé détenu majoritairement par le SAirGroup craint que ce nouveau remue-ménage aérien n'augmente encore les risques d'une restructuration sociale douloureuse.

British Airways, pour mémoire, est connue pour avoir mis en oeuvre dans les années 90 des mesures draconiennes d'économie qui se soldèrent par de nombreux conflits sociaux. De quoi inquiéter les navigants et le personnel au sol des compagnies privées françaises du SAirGroup, que les promesses en provenance de Zurich sur le maintien de l'emploi ne rassurent guère.

Certes, rien n'est encore fait - et rien n'est d'ailleurs officiel - entre Swissair et British Airways. «Nous attendons de voir avant de monter vraiment au créneau..», explique d'ailleurs un responsable syndical d'Air Liberté. Mais pour Paul Reutlinger, patron récemment nommé du pôle français, les semaines à venir promettent de toute façon d'être houleuses.

La question de l'acquisition par AOM de nouveaux appareils pour palier les difficultés de l'été est au programme. Or ces nouvelles dépenses importantes pourraient conduire le management du SAirGroup à multiplier très vite les économies dans d'autres secteurs, par exemple, au niveau des salaires et des embauches.

Richard Werli, Paris

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