Au FMI, la Suisse ajoute sa voix au concert de la mondialisation
Les 15 et 16 avril à Washington, les conseillers fédéraux Kaspar Villiger et Pascal Couchepin participent à l'assemblée de printemps du FMI. La Suisse, présidente du Groupe des dix, revendiquera plus de transparence et défendra sa place financière.
Les 15 et 16 avril à Washington, les conseillers fédéraux Kaspar Villiger et Pascal Couchepin participent à l'assemblée de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). La Suisse, présidente du Groupe des dix, revendique plus de transparence et défendra sa place financière.
C’est dans une atmosphère de contestation «made in Seattle», que la Suisse tente de faire entendre sa voix à l’occasion de cette énième grand-messe de la mondialisation. Kaspar Villiger et Pascal Couchepin ainsi que le président de la direction générale de la BNS, Hans Meyer, participent à cette réunion.
Au menu des discussions: la réforme des institutions financières et le désendettement des pays pauvres. Des dossiers qui impliquent une redéfinition du rôle que doit jouer le FMI ainsi que le secteur privé dans le processus de prévention et de résolution des crises.
Depuis son adhésion au FMI en 1992, la Suisse est à la tête d’un groupe de vote comprenant sept pays (Pologne, Azerbaïdjan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan). Un groupe dont le poids électoral est de 2,66 pour cent.
Cette année, le statut de la Suisse s’est renforcé, puisqu’elle préside le G10, le Groupe des dix plus grandes puissances financières de la planète. Kaspar Villiger qui dirige dimanche matin une assemblée du G10, plaidera en faveur de la place financière suisse, et pour plus de transparence au sein du FMI. Une douce revanche compte tenu des sévères critiques formulées régulièrement par le FMI sur la complexité fiscale du système helvétique.
Personne n’attend réellement de décisions fondamentales à Washington. Ulrich Gygi, directeur de l'Administration fédérale des finances et futur patron de La Poste, l’a clairement dit récemment à l’ATS. La délégation suisse s’attend à de longues discussions. Des désaccords existent à propos, entre autres, de la réforme des lignes de crédit, notamment entre les Etats-Unis et l’Europe.
Il s'agit d'adopter de nouvelles règles pour s'assurer du bon usage des fonds prêtés après les dérapages en Ukraine et en Russie. Sur cette question, la Suisse a une position plus restrictive: les Etats ne doivent pas dépendre de ces fonds pour une durée indéterminée et il faut respecter des limites précises de montants accordés. Kapsar Villiger plaidera en faveur d’une participation accrue du secteur privé dans la résolution des crises.
Ces préoccupations sont également celles d’un certains nombre de parlementaires suisses. Ils l’ont fait savoir récemment en déposant des interpellations demandant au Conseil fédéral de jouer un rôle plus décidé dans le réaménagement du système financier international.
Jugurtha Aït-Ahmed

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