Alinghi s'envole pour les antipodes
Chargé jeudi à bord d'un avion cargo, le voilier de l'équipe suisse Alinghi a décollé vendredi de Kloten à destination d'Auckland.
«Notre bateau est magnifique», s'exclame Olivier Schopfer, chef de presse d'Alinghi. L'équipe suisse d'Ernesto Bertarelli a fait charger son premier voilier de course SUI 64 (SUI pour Suisse et 64 parce que c'est le 64e voilier de la série) sur un avion cargo Antonov, à destination de la Nouvelle-Zélande. L'opération a été effectuée par une dizaine de techniciens d'une société spécialisée.
Rappelez-vous, le défi a été lancé en septembre 2000. «On dit souvent, précise Olivier Schopfer, que la Coupe de l'America se gagne au cours de la longue période de préparation qui précède la course proprement dite».
Un choix judicieux
«Car il faut faire les bons choix technologiques, les bons choix de personnes, utiliser les bons matériaux, avoir le bon design, poursuit le chef de presse d'Alinghi. But: maîtriser et optimiser le projet sous tous les angles et dans tous les secteurs.»
«En tout cas, l'étape de ce jeudi nous rend fiers, déclare Bernard Schopfer, car c'est une production helvétique. Le voilier a été construit à Corsier-sur-Vevey, par le chantier Décision de Bertrand Cardis.»
Dans le détail, ce premier voilier est transporté en pièces détachées: la coque (pièce principale qui mesure 25 mètres de long), la quille, le gouvernail, etc. Mais le mât voyagera séparément.
Ensuite, ces différentes pièces du bateau vont être assemblées à la base helvétique Alinghi, à Auckland, par une quinzaine de membres de l'équipe des constructeurs, dont la moitié sont suisses.
Cela dit, l'équipe d'Alinghi a déjà envoyé, par cargo, à Auckland, en Nouvelle-Zélande, un premier voilier d'entraînement, le SUI 59.
Trois voiliers Alinghi
La construction du second voilier de course du team Alinghi va débuter ces prochaines semaines. Il sera, lui, expédié à Auckland en juin prochain. Car l'équipe d'Ernesto Bertarelli va disputer la Coupe de l'America avec deux voiliers de course et un bateau d'entraînement.
Pourquoi deux voiliers de course? «D'abord, parce que le règlement de la Coupe de l'America le permet, explique Olivier Schopfer. Ensuite, parce qu'en fonction des entraînements, on procédera à des modifications sur l'un des voiliers et l'on gardera intact le second bateau, afin d'atteindre les vitesses maximales, selon les conditions changeantes des épreuves.»
Une technicité extrêmement élevée
Les entraînements dans la baie d'Auckland débutent dans deux semaines. Ils se dérouleront jusqu'au mois de septembre 2002. Puis, le 1er octobre 2002 débutera la Coupe qualificative Louis Vuitton. Et ce n'est qu'en mars 2003 que se disputera la Coupe de l'America proprement dite.
Olivier Schopfer qualifie l'ensemble de ce projet Alinghi d'un niveau de technicité extrêmement élevé. C'est le résultant de longs mois de travail et de concertation entre ingénieurs, designers et marins. Auquel, notamment, l'EPFL a contribué par ses chercheurs.
«Sur le papier, note Olivier Schopfer, nous faisons partie des bonnes équipes. Certainement sommes-nous déjà classés parmi les grands favoris. Mais, vous savez, beaucoup de secrets entourent généralement cette Coupe de l'America et ne sont dévoilés qu'au moment opportun.»
Emmanuel Manzi

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