Zones d’ombre autour d’un crash en 1970
Les révélations du livre «Schweizer Terrorjahre» du journaliste alémanique Marcel Gyr ont fait grand bruit. En 1970, la Suisse a conclu un pacte secret avec l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) pour faire cesser les attaques terroristes sur son territoire. Retour sur le crash meurtrier qui a donné l’impulsion aux négociations.
- Deutsch Unbeantwortete Fragen beim Swissair-Absturz von 1970
- Español Interrogantes abiertos sobre el accidente de Swissair en 1970
- Português Livro revela acordo secreto Suíça-OLP
- 中文 揭密瑞士一场难以解释的空难
- عربي حادثة تحطم طائرة "سويس اير" سنة 1970 لم تبُح بكل أسرارها
- English Unanswered questions remain in 1970 Swissair crash (original)
- Pусский Катастрофа самолета Swissair в 1970 году: вопросы остаются!
- 日本語 1970年のスイス航空機爆破事件、未解決のままの疑惑
- Italiano Interrogativi rimasti su schianto dell'aereo Swissair nel 1970
Le 21 février 1970, la Suisse est sous le choc. Le vol 330 de la compagnie Swissair pour Tel Aviv vient de s’écraser, peu après son décollage de Zurich. Aucun survivant: 38 passagers et neuf membres d’équipage perdent la vie.
«Le vol 330 tombe», le co-pilote Armand Etienne lance un appel en allemand à la tour de contrôle. «Au revoir tout le monde», ajoute-t-il en anglais. Il a prononcé ces derniers mots vers 13h34.
Quinze minutes plus tôt, une bombe sensible à l’altitude avait explosé dans la soute à bagage. L’équipage a essayé de faire demi-tour et d’amorcer un atterrissage d’urgence à l’aéroport de Zurich, mais il était difficile de distinguer les instruments de pilotage dans le cockpit rempli de fumée. L’appareil a dévié vers l’ouest et s’est écrasé dans une forêt à Würenlingen, après une panne de courant.
Arthur Schneider, un politicien local à l’époque, est arrivé sur les lieux du drame une demi-heure après les faits. «J’ai découvert une main sur le sol. J’ai toujours cette image en tête», explique l’homme de 74 ans à la télévision suisse alémanique SRF.
D’autres témoins ont raconté avoir vu «une énorme boule de feu», l’un d’eux craignant que l’avion ne se soit écrasé sur la centrale nucléaire.
Les agences de presse suisses ont rapporté que l’OLP avait revendiqué l’attentat, alors que d’autres médias ont indiqué que le groupe avait nié être impliqué dans l’attaque.
Quelques jours plus tard, le principal suspect a été identifié comme étant un nationaliste jordanien qui aurait déposé la bombe à Munich, dans le but de faire exploser un avion israélien. Toutefois, les explosifs ont terminé dans l’appareil de Swissair à la suite d’un retard d’avion.
Le Jordanien et les autres suspects n’ont jamais eu de procès, malgré les mandats d’arrêt. L’enquêteur suisse Robert Akeret a livré son rapport au procureur général de la Confédération. Il estime toutefois que Berne a voulu étouffer l’affaire.
Les investigations autour du vol 330 de Swissair à Würenligen ont été abandonnées en 2000.

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