Accord Turquie-Arménie enfin signé
La conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a loué samedi le processus de rapprochement des deux pays lors d'une cérémonie de signature qui, après avoir été retardée de trois heures, n'a finalement duré qu'un quart d'heure.
Toute la communauté internationale, du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon au président américain Barak Obama, en passant par l'Union européenne, ont salué cette signature historique.
Par contre les nationalistes des deux pays s'opposent à cette réconciliation. De son côté, l'Azerbaïdjan a condamné l'accord dimanche, estimant que «l'ouverture de la frontière entre la Turquie et l'Arménie remet en cause l'architecture de la paix et de la stabilité dans la région».
La signature a été repoussée de trois heures, car l'Arménie n'approuvait pas le contenu des discours que la Turquie devait prononcer, selon une source américaine.
Dans une Université de Zurich sous haute protectiohn, Micheline Calmy-Rey a remercié le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et son homologue arménien Edouard Nalbandian et souligné les efforts consentis de chaque côté.
Il n'y a pas eu de discours mais les deux ministres ont signé deux protocoles sur l'établissement de relations diplomatiques et sur le développement de relations bilatérales entre Ankara et Erevan.
Outre la ministre suisse des Affaires étrangères, assistaient à la cérémonie la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, ses homologues russe Sergueï Lavrov, français Bernard Kouchner et slovène Samuel Zbogar, président du Comité des ministres du Conseil de l'Europe, ainsi que le Haut représentant de l'UE pour la politique extérieure, Xavier Solana.
Ces accords font partie de la «feuille de route» obtenue en avril grâce à la médiation de la Suisse, à l'issue de deux ans de médiation qui s'est traduite par un accord entre les deux pays le 31 août.
Le différend porte sur la question du génocide arménien. Les massacres et déportations d'Arméniens à la fin de la première guerre mondiale ont fait plus d'un million et demi de tués selon Erevan, 300'000 à 500'000 selon Ankara, qui récuse la notion de génocide reconnue par l'ONU et de nombreux pays.
swissinfo.ch et les agences
Un accord sur deux points
Le 1er protocole pose le principe du rétablissement des relations diplomatiques: respect de l'intégralité territoriale et reconnaissance des frontières actuelles.
Le 2e protocole traite des développements économiques, techniques, culturels et historiques des relations établies. Avec l'ouverture de la frontière turco-arménienne et l'établissement d'une sous-commission d'experts qui devra étudier la disparition des Arméniens d'Anatolie en 1915.

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