Numéro un des ventes en France, le livre n'est pas sorti en Suisse. Les négociations continuent avec les avocats de Yeslam Bin Ladin.

Dans un chapitre consacré à la galaxie de Ben Laden, le livre, publié le 14 novembre dernier à Paris à 60.000 exemplaires, cible sur plusieurs pages les sociétés suisses de Yeslam Bin Ladin (c'est ainsi qu'il orthographie son nom). Il est le demi-frère de l'homme considéré par les Américains comme le principal responsable des attentats du 11 octobre 2001.

Naturalisé suisse en mai dernier, Yeslam Bin Ladin dirige notamment la Saudi Investment Company (SICO), domiciliée à Genève depuis 1972, et Avcon Business Jets Geneva SA, depuis 1998. «Ben Laden, la vérité interdite» donne les noms des administrateurs de cette compagnie aérienne.

Encartage d'un rectificatif

Ce livre, classé numéro un des ventes des «essais et documents» en France, affirme que Avcon dispose d'une filiale dénommée Avcon Air Charter. Et, que selon plusieurs sources, «cette compagnie offre des cours de pilotage à ses clients dans la même école que celle fréquentée en Floride par plusieurs des "Kamikaze" avant les attentats du 11 septembre 2001».

Est-ce ce passage qui indispose tout particulièrement Yeslam Bin Ladin? Depuis près de trois semaines, ses avocats négocient avec les éditions Denoël à Paris pour obtenir l'encartage d'un rectificatif dans l'édition distribuée en Suisse. Les enquêtes menées depuis plus d'un an par les autorités suisses n'ont jamais pu démontrer le moindre lien entre ce financier genevois et des actions criminelles.

Dans ces conditions, on comprend fort bien que Yeslam Bin Ladin ne souhaite pas que les noms de ses sociétés figurent dans un ouvrage consacré au terrorisme. Malgré des accusations portées par les services secrets américains, cet homme d'affaires discret a obtenu la nationalité suisse en mai dernier.

Rappelant qu'aucune plainte n'a été déposée contre ce livre, Guy Birenbaum, le directeur des documents chez Denoël, annonce depuis plus d'une semaine qu'un accord va être trouvé avec les avocats de Yeslam Bin Ladin.

«Ben Laden, la vérité interdite» est un ouvrage particulièrement dérangeant pour les Etats-Unis. Il affirme qu'au nom des intérêts des pétroliers américains, Washington aurait négocié jusqu'en août 2001 - soit un mois avant les attentats - pour que le pétrole et le gaz de la mer Caspienne transite par un pipeline passant par le territoire afghan.

Ian Hamel

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