200'000 signatures pour la médecine de famille
C’est en ambulance – pour souligner l’urgence de la situation – que les défenseurs de la médecine de famille ont apporté jeudi à la Chancellerie fédérale les 200'000 signature récoltées à l’appui de leur initiative populaire.
En à peine cinq mois de récolte, c'est quasiment un record, ont souligné les initiants devant la presse. Cette performance témoigne du soutien massif de la population à la médecine de premier recours, s'est félicité le docteur Peter Tschudi, président du comité d'initiative.
L’initiative entend assurer la survie à long terme de la médecine de premier recours. Elle veut ancrer dans la constitution fédérale la garantie d'une médecine de base pour tous en Suisse et encourager la relève des médecins de famille et l'accès aux soins dans les régions périphériques.
L'association Médecins de famille Suisse prédit une prochaine pénurie de généralistes. La moyenne d'âge des praticiens en exercice est de 57 ans et en 2016, la moitié d'entre eux arriveront à l'âge de la retraite. Et en 2021, cette proportion passera aux trois quarts.
Pour combler ce manque, il faudra trouver 3200 médecins de famille en 6 ans et plus de 4500 d'ici 11 ans. Faute de quoi s'installera une médecine à deux niveaux avec une première classe ayant accès à un généraliste et une autre tributaire de la médecine d'urgence, craint l’association.
L'initiative ne sera toutefois pas maintenue à tout prix, a précisé le docteur Tschudi. Les généralistes ne veulent pas de loi spécifique à leur profession, ils veulent faire passer leur vision, qui accorde une place centrale à la médecine de premier recours. Ils pourraient donc retirer leur texte si leurs revendications sont satisfaites.
Santésuisse, l’association faîtière des assureurs maladie reste quant à elle circonspecte: «nous sommes ouverts à une discussion sur les prestations de soins mais ne voulons pas d'un article constitutionnel pour chaque profession de la santé», indique son porte-parole Felix Schneuwly. L'équilibre de rémunération entre généralistes et spécialistes est loin d'être atteint, a-t-il certes reconnu. Mais il ne doit pas se faire sur dos de ceux qui paient les primes.
swissinfo.ch et les agences

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