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150'000 travailleurs sous une bannière commune

Hugo Fasel, le nouveau président de Travail.suisse, avec Pascal Couchepin, ministre de l'Economie. Keystone

Nouvelle fusion samedi dans le monde syndical. Travail.suisse regroupe la Confédération des syndicats chrétiens de Suisse et la Fédération des sociétés suisses d'employés.

Ce contenu a été publié le 14 décembre 2002 minutes

Travail.suisse offre une alternative à l'Union syndicale suisse.

Travail.suisse défendra dès 2003 les intérêts de quelque 150'000 travailleurs et travailleuses. La nouvelle association faîtière est issue de la fusion de la Confédération des syndicats chrétiens de Suisse (CSC) et de la Fédération des sociétés suisses d'employés (FSE).

Le regroupement s'est fait en présence du futur président de la Confédération, Pascal Couchepin. Il s'est vu remettre une lampe de poche, afin qu'il puisse «voir les choses à la lumière de Travail.Suisse». Il a également reçu une paire de gants de boxe «pour qu'un combat à la loyale soit possible».

Le chef de l'économie a dit son espoir que les conflits qui apparaîtront entre le monde politique et le syndicat Travail.suisse se règlent entre partenaires sociaux.

Ouvert à tous

Le syndicat se veut neutre sur le plan politique et confessionnel. Les anciennes lignes de démarcation entre le monde ouvrier et celui des employés, entre les structures publiques et privées se sont effectivement largement estompées.

La nouvelle centrale s'ouvre donc à l'ensemble des travailleurs. Elle veut surtout offrir une alternative à l'Union syndicale suisse (USS). Le poids lourd de la défense des travailleurs compte 380'000 membres.

Son premier président en est le conseiller national fribourgeois Hugo Fasel. Ancien président de la CSC, le chrétien social a été élu à l'unanimité.

Parmi les principaux défis à relever pour Travail.suisse, l'économiste a cité la lutte contre la fracture sociale et la nécessité d'investir dans la formation continue pour tous. Il souhaite encore un engagement pour des oeuvres sociales solides et de qualité.

L'union fait la force

«Dans un monde économique toujours plus dominé par la doctrine néolibérale, seules des organisations de travailleurs fortes peuvent faire contrepoids», selon Hugo Fasel.

La concentration des forces syndicales est en cours depuis une dizaine d'années. Elle répond à la libéralisation, à la globalisation, aux restructurations, aux suppressions d'emplois. Mais aussi à la diminution des effectifs des syndicats.

A l'intérieur de la CSC, Syna réunit ainsi les anciens syndicats chrétiens de l'industrie, de l'artisanat, des services, de la construction et des arts graphiques, ainsi que les syndicats autonomes. De leur côté, les syndicats chrétiens du personnel fédéral ont formé transfair.

Pluralisme syndical

Il n'est toutefois pas question actuellement d'unir l'ensemble des organisations syndicales de Suisse. La CSC et la FSE ont refusé en mars d'intensifier leur coopération avec l'USS, comme le souhaitait cette dernière.

Pour le nouveau président de Travail.suisse, le maintien de la pluralité syndicale permet de défendre plus efficacement les travailleurs.

Le président de l'USS, Paul Rechsteiner, ne s'oppose pas à ce pluralisme. En revanche, le conseiller national socialiste souhaite un renforcement de la coordination entre les différentes organisations. A ses yeux, les divergences historiques sont aujourd'hui dépassées.

Fondée en 1880, l'USS a toujours été proche du Parti socialiste. La CSC est née en 1907 en réaction à la «lutte des classes» pratiquée à l'époque par les syndicats de cette obédience. Aujourd'hui, les deux mouvements se sont sensiblement rapprochés et collaborent régulièrement.

A l'USS aussi

Les fédérations membres de l'Union syndicale sont aussi en phase de regroupement. Le futur syndicat interprofessionnel UNIA doit rassembler d'ici à 2004 quelque 200 000 travailleurs, actuellement membres surtout de la FTMH et du SIB.

Ce sera la plus grande fusion de l'histoire des syndicats suisses, selon Paul Rechsteiner.

Le SIB est déjà né de l'union de deux syndicats de l'USS en 1992. D'autres fusions ont donné naissance au Syndicat de la communication et à Comedia (syndicat des médias) en 1998.

swissinfo avec les agences

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