«Un autre monde est possible»
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé à Porto Alegre au Brésil pour l’ouverture du 5e Forum social mondial.
Placée sous le mot d'ordre «Un autre monde est possible», cette marche pour la paix s’est déroulée au moment où le gotha politique et économique mondial était réuni à Davos, en Suisse
Le 5e Forum social mondial (FSM) est de retour dans sa ville d’origine de Porto Alegre, au Brésil. Sur place, la Suisse est présente avec une délégation plus forte que jamais d’une cinquantaine de personnes – députés, représentants de la Direction pour le développement et la coopération (DDC) et d’ONG privées.
Quelques heures après son «frère ennemi» de Davos, le forum a officiellement ouvert son grand chantier annuel par une manifestation monstre.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dans le centre de la ville au rythme des percussions cariocas et de chants révolutionnaires. Le tout rehaussé de nombreuses banderoles et slogans anti-Bush.
Comme lorsqu'il avait déménagé de manière inédite en Asie, à Bombay en 2004, le Forum s'est ouvert mais s’achèvera aussi par une telle manifestation.
Les tsunamis, thème central
Les raz-de-marée qui ont ravagé l'Asie le 26 décembre, tuant plus de 280’000 personnes, ont donné une nouvelle actualité au combat contre la pauvreté, qui est un thème central aussi bien à Porto Alegre qu'à Davos.
Au terme de la marche dans la ville brésilienne, les altermondialistes ont du reste observé une minute de silence en hommage aux victimes de la catastrophe asiatique.
Forts de la présence d'un nombre de participants encore plus élevé qu'à Bombay, les organisateurs du forum rejettent l'idée d'un essoufflement du forum.
«Ici il n'y a pas de sensation de fatigue, même si les médias ont l'impression de répéter toujours les mêmes choses. Car la grandeur du Forum est sa propre misère: sa communication. Le Forum ne peut pas faire de déclaration globale», assure Xavier Masllorens, d'Oxfam International.
Entre ateliers, conférences et spectacles
Les altermondialistes réunis à Porto Alegre réclament notamment davantage d'efforts dans l'aide au développement et l'annulation pure et simple de la dette des pays pauvres.
Ils sont quelque 100’000 à participer dès aujourd’hui aux plus de 2000 séminaires, ateliers, conférences et spectacles prévus jusqu'à la fin de l’événement, lundi prochain.
swissinfo et les agences
Faits
Le Forum social mondial (FSM) a mis à son programme une proposition de solidarité avec l’Asie du Sud, ravagée par le tsunami.
Le Forum demande l’annulation totale, immédiate et sans conditions de la dette des onze pays touchés, dette qui atteint 272 milliards de dollars.
Les organisateurs précisent que cette mesure n’a rien à voir avec les offres du G8 ou du Club de Paris, qui visent à un simple moratoire sur la dette.
En bref
- Le Forum social mondial (FSM) est né en 2001 à Porto Alegre.
- Le FSM se veut l’anti-Forum économique de Davos. Il se tient aux mêmes dates. C’est un rassemblement ouvert à tous les mouvements et organisations qui s’opposent à la globalisation néo-libérale.
- Cette année, les organisateurs attendent plus de 100'000 délégués de plus de 3000 mouvements et ONG de 120 pays.

En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Joignez-vous à la discussion