«Nous essayons de répondre à l'urgence»
Dans le cadre de la prise d'otages du théâtre Mielnikova, les autorités russes ont sollicité l'aide de Michel Minnig, chef de la délégation du CICR à Moscou.
Il assiste aux négociations et supervise le bon déroulement de certaines décisions. Interview.
A la tête de la délégation du comité international de la croix rouge (CIC) depuis 1999, le Valaisan Michel Minnig est sorti de l'ombre vendredi.
Il est apparu sur toutes les chaînes de télévisions russes lorsqu'il a fait sortir du théâtre de Mielnikova huit enfants libérés par le commando tchétchène qui retient depuis mercredi soir des centaines de personnes en otages.
swissinfo: Est-ce que l'un de ces enfants est de nationalité suisse?
Michel Minnig: Il s'agit d'une fillette (10 ans NDLR) qui a des liens avec la Suisse. Je n'ai pas tous les détails, je ne peux donc pas confirmer qu'elle est suissesse. Elle est francophone et a résidé chez nous.
Quel est le rôle du CICR dans un tel événement?
M. M.: Nous essayons de jouer le rôle d'un intermédiaire neutre afin de prêter assistance aux personnes qui sont dans le théâtre. Pour cela, nous avons besoin de l'accord des autorités fédérales russes et des preneurs d'otage.
A partir du moment où nous avons cette autorisation, nous essayons d'abord de parer à des besoins urgents, à des problèmes médicaux. Ensuite, le rôle d'intermédiaire consiste à faciliter les libérations.
Quelle est la situation des otages dans la salle de théâtre?
M. M.: Nous avons un accès relativement limité au théâtre. Nous nous trouvons en présence des preneurs d'otage avec lesquels nous parlons de problèmes humanitaires. Mais, pour nous, il n'est pas question de négociations politiques ou autres.
Nous n'avons pas choisi les huit enfants que nous avons aidé à faire libérer. Ils nous ont été présentés et nous les avons sortis avec beaucoup de plaisir.
Au niveau médical, c'est un peu le même problème. Nous avons eu accès à cinq patients et nous essayons de faire tout notre possible pour eux.
Quels sont les difficultés les plus criantes pour les otages?
M. M.: Nous essayons de répondre aux besoins les plus urgents et dont nous avons connaissance.
Le CICR n'est qu'une aide extérieure. Il ne peut pas résoudre une pareille crise. Il reste, dans le meilleur des cas, un intermédiaire qui facilite les choses. Et qui essaie, par son assistance humanitaire, d'alléger les difficultés des personnes qui se trouvent dans le théâtre.
Comment qualifieriez-vous cette prise d'otages par rapport à d'autres que vous avez connues?
M. M.: Les prises d'otages constituent, avant tout, de grandes violations du droit humanitaire. Nous sommes confrontés à ce genre de problème dans le monde entier.
Et, dans tous les cas, les choses se ressemblent. Même si l'on a, toujours, à faire à des tragédies humaines.
Swissinfo/Propos recueillis à Moscou par Henri Roth

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