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«L'opinion publique ne s'est pas réveillée»

René Longet, président de la Société suisse pour la protection de l'environnement, se souvient bien de Rio. Il y était.

Ce contenu a été publié le 24 août 2002

Dix ans plus tard, il est encore membre de la délégation suisse à Johannesburg. Le monde a changé, pas les mentalités. Interview.

swissinfo: René Longet, le bilan que vous tirez de la décennie Rio est contrasté, où mettez-vous le plus et le moins?

René Longet: On a progressé dans le sens où l'on sait ce qu'on doit faire et où les programmes ne font pas trop de concessions ni de compromis.

Mais ça reste partout une bataille pour chaque virgule, chaque action, chaque crédit, on est en pleine bagarre sur tous les fronts.

La plus grande déception, c'est le manque d'éveil de l'opinion publique. Si elle ne s'en saisit pas, on n'avancera pas. Or elle ne joue son rôle ni sur le plan de la consommation ni sur le plan du citoyen.

On a un marché de produits qui consomment moins d'énergie, mais il n'y a pas de débouchés suffisants.

Et le mouvement contre la mondialisation ne se saisit pas de la perche que lui tend le développement durable, c'est ça la déception majeure...

Et quel inventaire faites-vous de l'après-Rio en Suisse?

R.L.: On a eu une première stratégie du gouvernement, on a constaté que la Suisse avait une politique étrangère plus cohérente et qu'elle essayait de parler d'une seule voix.

On a fait des progrès en matière de politique des transports et de politique agricole, on maîtrise mieux les paramètres de l'environnement, l'eau est plus propre, l'air aussi, la sécurité industrielle plus grande.

Ce qui reste à faire, c'est une meilleure gestion des ressources: les Suisses sont par exemple les champions du recyclage, mais on oublie de dire qu'ils sont aussi les champions du déchet, il ne faut pas se reposer sur genre de bilan.

A quoi pourrait donc servir le Sommet de Johannesburg?

R.L.: D'abord de révélateur: il va nous montrer comment se positionnent les États, les ONG, la société civile, l'économie, les groupes d'intérêts, bref ça sera une remise à jour des rapports de force.

Si le texte de Johannesburg est mauvais, il faudra mobiliser davantage la société civile. S'il est satisfaisant voire bon, il faudra quand même se battre pour qu'il soit mis en pratique.

Dans tous les cas de figure, Johannesburg sera un jalon.

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